L’exception marocaine continue de polariser l’attention des plus prestigieux médias au monde. Il en va ainsi de Newsweek, magazine US de référence, qui s’intéresse de près dans un excellent reportage au projet sociétal du royaume, dans ses différentes articulations : politique, sociale, économique, culturelle et artistique.
D’emblée, l’attention du lecteur est frappée par la force du titre : «In Morocco, it’s Jennifer Lopez versus jihad» ! Une petite piqûre de rappel sur les «remous» que quelques gardiens autoproclamés de la morale ont suscités autour d’un détail vestimentaire de l’immense star américaine, guest-star de l’édition 2015 du Festival Mawazine-Rythmes du Monde.«Il y a quelque chose de schizophrénique concernant le Maroc», indique à Newsweek Sarah Feuer, experte à l’Institut de Washington pour la politique proche-Orientale. Il suffit, en effet, de sortir dans les rues et les plages marocaines pour se rendre compte que les femmes ne portent pas des burqas. Pourquoi alors, tout ce boucan dès lors qu’il s’agit d’une artiste étrangère qui, plus est, d’une autre confession et culture que les nôtres ?
Autre indice de cette schizophrénie, et il n’est pas des moindres : «D’un côté, le royaume est stable. Mais en même temps, certains partent pour le jihad», relève encore Farah Feuer.
Le choix du progrès
Bien sûr, on pourrait allonger à l’infini la liste de (nos) paradoxes. Mais abrégeons en disant que tout cela n’est rien face à la détermination d’un peuple qui a fait le choix du progrès et de la modernité, sans toutefois renier ses valeurs ancestrales qui sont au fait celles du dialogue, de la tolérance et de la coexistence, fait valoir Newsweek.
«Les Marocains regardent vers leurs voisins et refusent de se hasarder dans leur voie», explique au magazine US ce chef de service au ministère des Affaires islamiques, Abdellatif Begdouri Achkari. «Quand vous voyagez au Moyen-Orient ou en Afrique du Nord, il ne vous arrive pas à l’esprit que vous puissiez faire du kitsurfing. Mais au Maroc, grand allié des Etats-Unis d’Amérique, si. Le royaume constitue le seul havre de stabilité dans une région minée par l’onde de choc du Printemps arabe et par l’avènement de l’Etat islamique en Irak et en Syrie», souligne Newsweek, dont le reporter, Jonathan Broder, semble émerveillé d’un voyage qu’il aurait effectué à Dakhla, à l’occasion du championnat international de kitsurfing.
«Un vent très fort soufflait sur la côte atlantique du royaume du Maroc. Les kitsurfeurs venus même d’Australie étaient éblouis par la couleur turquoise des eaux de Dakhla, une ville côtière du Sahara occidental du Maroc», fait valoir Newsweek, en passant en revue les mille et un atouts dont dispose le royaume, seule lueur aujourd’hui dans un monde arabe enveloppé de ténèbres et déchiré par les violences.
Mohamed VI, “the King of stability and prosperity”
Derrière toute cause, il y a des hommes! Un roi citoyen, qui a une vision et une grande ambition pour son pays, en l’occurrence le souverain Mohammed VI. Newsweek revient en détail sur le parcours atypique de Mohammed VI depuis son intronisation en 1999. «Le souverain a vite fait de tourner la page sombre des exactions ayant marqué le règne de son père Hassan II, tortures, disparitions et enlèvements de dissidents», met-il en exergue.
«Avant le déclenchement même du Printemps arabe, le roi Mohammed VI avait initié des réformes majeures, allant jusqu’à accepter de partager le pouvoir, proposer à son peuple une nouvelle Constitution … Le tout couronné par l’arrivée au pouvoir d’un parti islamiste, en l’occurrence le Parti Justice et développement», poursuit Newsweek.
Seules ombres au tableau, la problématique de la corruption et de l’inemploi, relève Newsweek, appelant à davantage d’efforts pour combattre la marginalisation, l’injustice, et créer de nouvelles opportunités pour la jeunesse marocaine.
«La stabilité du Maroc est particulièrement importante pour les Etats-Unis qui comptent d’ailleurs beaucoup sur les services de renseignement marocains pour affronter le danger terroriste guettant la région», souligne Newsweek, se félicitant que le royaume du Maroc ait été le premier pays au monde à avoir reconnu l’Indépendance des Etats-Unis en 1777.