Non seulement elle détourne l’information la mettant au service des desseins mensongers et propagandistes de ses maîtres penseurs, mais elle invente des scénarios à haut risque comme par exemple attribuer à des chefs d’Etat des propos qu’ils n’ont jamais dits.
La scène se déroulait au palais présidentiel à Abuja où le chef d'Etat nigérian Muhammadu Buhari recevait, vendredi, le soi-disant «ambassadeur» de la pseudo «rasd» à la fin de sa «mission» dans la capitale nigériane. L’audience en elle-même est banale. Elle ne suscite pas de commentaire particulier, puisque le Nigéria abrite toujours une représentation du polisario sur son sol, fond de gamelle de l’ex-président Goodluck Jonathan et de certains de ses prédécesseurs. Mais elle appelle des observations sur la manière avec laquelle l’APS en a fait le compte rendu, révélant le "talent rédactionnel" de ses auteurs quand il s'agit d'écrire sur le Maroc.
Lire aussi : Quand l'APS piétine le droit et la déontologie
Rendant publique la formule de courtoisie habituelle consacrée en diplomatie, le conseiller spécial pour la communication et les médias à la présidence nigériane, Femi Adesina a affirmé dans un communiqué laconique que le président Buhari a félicité son hôte, qui, pour la petite histoire, n'est autre qu'un Marocain dont les frères et sœurs unionistes coulent une vie paisible à Guelmim et dans d'autres villes des provinces du sud, pour son séjour à Abuja et lui ai souhaité "bonne chance pour ses projets futurs". Rien de plus.
Rapportant l’information, l’APS la détourne en toute évidence à son profit en attribuant une position à ce même président Buhari où il est question du mythe du «référendum», de la farce de «l’autodétermination», ou encore de la supercherie d’«un peuple sahraoui» qui n’existent que dans l’imaginaire de leur créateur, l’Algérie voisine.
Comment est-ce que les gardes-chiourme de la cellule «Maroc» au sein de l’APS se sont permis une telle manipulation en parlant de soi-disant "efforts" du président Buhari "au sein de l'Union africaine" pour le règlement du conflit autour du Sahara ? sachant qu'aujourd’hui cette question est du seul ressort des Nations Unies qui opte désormais pour le réalisme et le compromis, consacrant ainsi la prééminence de la proposition marocaine d’autonomie comme étant la solution la plus crédible, la plus réaliste et la plus viable à ce différend régional artificiel.
A l'intox distillée par l'APS et les autres médias à la botte du régime d'Alger, s’ajoute une incohérence avérée dans le comportement et les prises de positions vis-à-vis du Maroc, qui frôle la schizophrénie. En témoigne l’hystérie qui s’est emparée des responsables algériens ces derniers jours au plus haut sommet de l’Etat, à l’annonce d’ouvertures successives de représentations consulaires de pays frères et amis à Laayoune.
Incompréhensibles aussi sont les sorties médiatiques de ces mêmes responsables, quand ils évoquent leur voisinage avec le Maroc en parlant de «pays frère» ou lorsqu’ils prétendent une pseudo-neutralité au sujet de la question du Sahara marocain tout en déployant en même temps leur machine diplomatique et en mobilisant les ressources financières occultes et apparentes afin de soutenir le polisario et prêcher la parole séparatiste.
La dernière déclaration en date est celle du ministre algérien des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum qui a affirmé, samedi, que son pays s’attache à "ne pas jeter l'huile sur le feu, notamment lorsqu'il s'agit de ses rapports avec le Maroc, pays frère", tout en se targuant que l'action de la diplomatie algérienne tend à "l'établissement de passerelles et non à l'élargissement du fossé avec les frères marocains", lesquels "frères marocains" qui découvrent à leur plus grande surprise que cette même diplomatie s'active dernièrement à envoyer des notes verbales à des pays leur demandant "d'éviter des positions qui appuient le Maroc" et de ne pas participer au forum Crans Montana à Dakhla. Au sujet de la question du Sahara marocain, le chef de la diplomatie algérienne admet tout de même qu’"il y a des résolutions de l’ONU" et "un droit international clair", mais il oublie de mentionner que ces mêmes résolutions et ce même droit international ont adapté leur lexique en écartant toute référence au "référendum" et à "l’autodétermination" dont se gargarise l’Algérie.
Pour rappel, la résolution 2494 du Conseil de sécurité de l’ONU invite toutes les parties à poursuivre leur engagement dans un esprit de réalisme et de compromis.
Elle consacre clairement le rôle de l'Algérie "sœur" en tant que partie prenante dans ce processus politique. Il s’agit désormais d’une position ne varietur que ni l’argent ni les fonds de citernes de gaz algériens ne pourront changer.