La télé fait la Une de la presse de ce vendredi 7 février. Non, il ne s’agit pas d’un programme qui explose l’audimat ! Ce sont plutôt de mauvaises nouvelles que rapportent les journaux quant à nos deux principales chaînes publiques. Dans une décision datée du 4 février, la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA) ordonne à 2M et Al Oula d'accorder un droit de réponse à Hamid Chabat au chef du gouvernement, suite aux propos que Benkirane a tenus sur le parti de l’Istiqlal et son secrétaire général durant le magazine spécial diffusé sur les deux chaînes le 13 octobre 2013, rapportent Al Massae et Ahdath Al Magribiya. Une sacrée victoire pour Chabat ! L'Istiqal avait saisi le régulateur du paysage audiovisuel pour avoir un droit de réponse, rappellent les deux quotidiens. Ce droit de réponse est une forme de rappel à l'ordre pour les deux chaînes qui n'ont pas pu faire preuve de maîtrise d'antenne lors de cette émission avec Benkirane, le laissant ainsi taper sur ses adversaires à commencer par l'Istiqlal.Harcèlement sexuel, crise financière...
Autre mauvaise nouvelle. 2M est secouée depuis quelques jours par une prétendue affaire de harcèlement sexuel de stagiaires. Illustrant sa Une par une photo de Salim Cheikh, DG de 2M, aux côtéx d’une jeune fille qui lui fait un câlin lors d’une réception, Al Akhbar avance que Abdellah Bouanou, président du groupe parlementaire du PJD à la Chambre des représentants -il a posé une question à ce sujet au Parlement-, ne dispose ni de documents ni de témoignages attestant ces accusations. Le journal fait savoir qu’une équipe de 2M a été victime, mercredi, d’agressions verbales de la part de citoyens lors d’une couverture médiatique.
Al Oula n’est pas en reste. On apprend ainsi sur les colonnes de Al Khabar que la crise financière de la Société nationale de radiodiffusion et de télévision menace le service public et l’avenir du secteur audiovisuel. Selon une source au sein de la SNRT citée par le journal, le déficit de la holding publique s’élève à 3 milliards de DH. Et de préciser que pour l’exercice 2014, la SNRT n’a bénéficié d’aucun dirham de la part du ministère de la Communication.
Discrédit jeté sur 2M d'une part, crise financière frappant Al Oula d'autre part. Le paysage audiovisuel marocain affiche triste mine et il est pour le moins urgent de le voir redorer son blason, notamment quant à la qualité des programmes. Il est étonnant de voir une chaîne publique privée de toute subvention qui pourrait lui permettre de se renouveler et de regagner son audience. D'autant qu'une chaîne de télévision nationale, par-delà les émissions de divertissement, se doit d'avoir une mission d'utilité publique favorisant la réflexion, la connaissance, et l'ouverture sur son environnement et sur l'autre, sur le monde. Des idéaux que nous ne sommes apparemment pas près d'atteindre.