"Il n'appartient pas à deux ou trois politiciens assis autour d'une table de décider quels programmes les gens peuvent regarder. Cette époque-là est révolue depuis longtemps", a déclaré le ministre turc de la Culture et du tourisme Numan Kurtulmus, cité par la presse. "Depuis quelques années, notre secteur des séries télévisées connaît une progression au pas de course. A travers le monde, les gens attendent impatiemment les séries turques", a-t-il ajouté.
Kurtulmus a affirmé que plusieurs de ses homologues à l'étranger lui avaient parlé de ces séries. "Il y a vraiment un intérêt très fort. Cela montre le +soft power+ de la Turquie", a-t-il dit.
Le groupe audiovisuel saoudien MBC a cessé début mars de diffuser sur toutes ses chaînes les séries télévisées turques, sur fond de turbulences dans les relations entre Ankara et plusieurs pays arabes. "Nous essaierons de remplacer les feuilletons turcs par des productions arabes de grande qualité qui incarnent les valeurs et les traditions de la région", a déclaré mardi à l'AFP Mazen Hayek, porte-parole de MBC.
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L'Arabie saoudite et ses alliés, notamment les Emirats arabes unis, se méfient de plus en plus de la Turquie, jugée favorable à des groupes islamistes comme les Frères musulmans qui sont perçus comme une menace pour la sécurité régionale.
La Turquie n'a pas caché son soutien au Qatar dans sa dispute avec ses voisins. L'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l'Egypte ont rompu en juin 2017 avec le Qatar, l'accusant de soutenir des mouvements "terroristes" et de ne pas prendre assez de distance avec l'Iran, grand rival régional de Riyad.
MBC est contrôlée par l'homme d'affaires saoudien Walid al-Ibrahim, qui a été récemment détenu pendant près de trois mois dans le cadre d'une vaste campagne anticorruption visant l'élite saoudienne. Le Financial Times a rapporté que les autorités avaient ordonné à Ibrahim de céder sa participation majoritaire dans MBC pour obtenir sa libération, ce qui n'a pas été confirmé par les autorités saoudiennes.