Rien ne va plus dans l'audiovisuel public. Le corps de métier de ce secteur crie au scandale. Après une année 2012 blanche à la télé, c'est tout le secteur qui a été affecté. Malgré le fait que les projets aient été validés et le budget alloué pour la programmation du mois sacré, les inquiétudes persistent au sein des professionnels de l'audiovisuel qui appellent à une refonte générale du système et ce, en matière de négociations de contrats avec les télévisions, de manière à exercer leur métier dans de meilleures conditions.Crise structurelleA ce titre, le producteur et cinéaste Nabil Ayouch estime que “le problème n'est pas qu'une affaire de programmation du mois de ramadan mais une crise structurelle de ce secteur”. Selon lui, il est aujourd'hui utile d'organiser la profession et de créer des corporations afin de faire pression sur les télévisions publiques et le ministère de la Communication. Un point de vue partagé par Yasmine Chami pour qui il est temps pour les producteurs de donner leur point de vue sur ce qui se trame à la télévision et au ministère de tutelle. Il faut surtout négocier les contrats et établir un barème de techniciens qui existe certes, pour le cinéma mais pas encore pour la télévision. Toutes ces mesures doivent par la suite être soumises au Parlement.
D'un autre côté, le réalisateur Anouar Mouatassim, pour ne plus dépendre que des caisses de l'Etat, lance un appel de soutien aux entrepreneurs désirant créer des chaînes privées. Pour lui, si ces actions avaient été menées depuis longtemps, on ne serait pas tombé dans ce “chômage” actuel. Oui, aujourd'hui, le chômage existe dans ce milieu, c'est ce que semble confirmer Amal El Atrache. Cette actrice, qui affirme n'avoir pas exercé son métier d'actrice à la télévision depuis un an et demi, réclame, elle aussi, une solidarité de la part de ses collègues pour ne pas travailler cette année dans les programmes ramadanesques et ne plus courber l'échine devant les désirs des chaînes de télévision. A quelques mois du ramadan, les programmes ne sont pas encore prêts et l'ensemble des professionnels ne sont pas motivés pour “créer” dans l'urgence.