«Nous éliminons les comptes qui n’ont pas du tout été actifs depuis des années, donc vous allez probablement voir votre nombre d’abonnés chuter», a averti le patron du réseau social dans un tweet laconique posté hier lundi 8 mai.
Depuis qu’il a racheté la plateforme pour 44 milliards de dollars fin octobre, le multimilliardaire a entrepris de bouleverser son fonctionnement, à coup de licenciements massifs, de provocations diverses et de changements chaotiques.
De nombreux annonceurs ont déserté le site social et son application, et la nouvelle formule d’abonnement payant Twitter Blue (pour être certifié et bénéficier de privilèges) semble très loin de compenser les pertes de revenus, d’après de nombreux analystes.
Convaincre les annonceurs
Mais le patron de Tesla et SpaceX continue sur sa lancée, encouragé par les retours de ses nombreux fans. «Nous travaillons dur pour rendre votre fil aussi intéressant que possible (...) Comment est-ce aujourd’hui comparé à il y a six mois?», a-t-il demandé dimanche dans un sondage. Environ 46% du 1,5 million de votants ont répondu «mieux», et 38% ont répondu «pire». Voilà qui n’est pas si concluant.
Elon Musk a évoqué à plusieurs reprises ces derniers mois cet objectif sibyllin : «maximiser le temps d’utilisation (passé sur la plateforme) sans regret».
Quand les marques choisissent où faire de la publicité, elles prennent en compte différentes mesures, dont le nombre d’utilisateurs actifs au quotidien (ou au moins une fois par mois), le temps passé en moyenne sur la plateforme ou encore «l’engagement», c’est-à-dire le nombre d’interactions avec les contenus (commentaires, « like », etc).
Le «temps passé sans regret», «ce n’est pas comme le nombre total d’utilisateurs ou autre. C’est juste le nombre total de minutes d’utilisation sans regret», a détaillé le dirigeant lors d’une conférence pour les professionnels de la publicité à Miami (Floride) le mois dernier.
Elon Musk n’a pas indiqué comment mesurer concrètement ce paramètre, dont le nom laisse à penser que son appréciation est subjective.
Revenus en recul de 28%
Selon le cabinet d’études Insider Intelligence, les recettes de Twitter chuteront de 28% cette année car «les annonceurs ne font pas confiance à Musk». Dans une interview à la BBC, Elon Musk a assuré au contraire que l’entreprise voyait les annonceurs revenir et se trouvait « à peu près au seuil de rentabilité».