Une affiche de MFM Radio, truffée de stéréotypes, fait polémique

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MFM Radio vient de commettre une affiche publicitaire qui a entraîné bien des commentaires sur les réseaux sociaux. Pour son émission phare, "Lalla Fatema", les deux animatrices arborent chacune un objet qui transmet un message: celui d'une image réductrice des femmes. Explications.

Le 08/05/2019 à 11h01

Décidément, les clichés sur les Marocaines ont la peau dure dans les médias. Alors que les acteurs de la société civile n'ont de cesse de dénoncer les images stéréotypées et réductrices véhiculées sur celles-ci, une affiche vantant l'émission à grande audience "Lalla Fatema" sur MFM radio vient mettre de l'huile sur le feu.

Cette affiche, diffusée sur des panneaux publicitaires de quatre mètres sur trois dans plusieurs quartiers de Casablanca, est en ce moment même largement partagée sur les réseaux sociaux.

Elle montre les deux animatrices du programme, l'une avec une casserole, et l'autre, munie d'un sèche-cheveux.

"Cette image véhicule des stéréotypes et des clichés. Comme si la femme marocaine était tout simplement confinée dans son rôle de femme au foyer qui ne s'intéresse qu'à la cuisine et aux cosmétiques" souligne Khadija El Boujanaoui, présidente de la commission Parité et diversité sur 2M, interrogée par Le360.

Les commentaires d'internautes outrés pleuvent, en ce lundi 6 mai, sur les réseaux sociaux, dénonçant cette image stéréotypée, alors que d'autres, au contraire, n'y voient pas de mal.

"L'appréciation des personnes est souvent subjective. On le voit d'ailleurs à travers les commentaires sur Facebook où plusieurs internautes ont déclaré qu'il s'agissait d'une émission de cuisine et de beauté et que, par conséquent, cette image n'avait rien d'anormal" ajoute Khadija El Boujanaoui.

Toutefois, la présidente de la commission "Parité et diversité" à 2M tient à souligner que ces clichés, souvent véhiculés par les médias, s'imposent malheureusement, et de manière inconsciente, dans les représentations collectives de la société. 

De on côté, Youssef Cheikhi, le président du groupement des annonceurs du Maroc (GAM), récent successeur de Mounir Jazouli, se veut rassurant et assure que cette association, qui regroupe la majeure partie des professionnels de la publicité au Maroc, fait tout pour encourager une publicité respectueuse de l'image des femmes dans les médias et dans la publicité.

"Le GAM est d'ailleurs partenaire du trophée Tilila qui récompense les publicités qui mettent en valeur la femme", a-t-il expliqué. 

Petite précision: "tilila" est un mot amazigh, qui signifie "liberté", et peut aussi être un prénom de femme dans notre pays. Question aux annonceurs du Maroc: serait-il temps de libérer les Marocaines de quelques clichés particulièrement réducteurs dans les médias? 

Par Qods Chabaa
Le 08/05/2019 à 11h01