Bilal Marmid est choqué! Le journaliste et chroniqueur cinéma de la radio Medi1 n’en croit pas ses oreilles. Nabil Ayouch, le réalisateur de "Zin li fik" (“Much loved”), est fier de la nomination aux Césars de Loubna Abidar, l’actrice principale de son dernier long-métrage. «Elle le mérite, c’est une excellente actrice. Je suis fier d’elle», dira-t-il devant un Bilal Marmid interloqué.
Mais ce ne sera pas la seule et unique réplique étonnante de Nabil Ayouch. Pour plus de suspense, le journaliste ne va pas démarrer avec le sujet de "Much loved". "Watever Lola Wants", un film sans cohérence pour le chroniqueur. «As-tu fait le film juste pour gagner de l’argent?», lui lance Bilal Marmid.
Ayouch, excédé, fait tout pour ne pas le montrer. «Non, je ne fais pas de films pour gagner de l’argent. Les gens s’intéressent à la forme et ne voient pas le fonds», répond le réalisateur.
Nabil Ayouch était placide, ses réactions aux questions du journaliste lui donnaient l’air d’être sûr de lui. Il cherchait à être imperturbable, sans regrets. Mais cela n’a fait en réalité que transmettre une seule image: celle d’un réalisateur qui cherche à démontrer à tout prix qu’il n’accorde pas d’intérêt à ce qu’on pense de lui et de ses films.
Autre réplique choc pour Bilal Marmid: «Zin li fik est mon meilleur film».
«NON, awili!», réagit le journaliste. Ce dernier, l’un des premiers à avoir vu le film au festival de Cannes, considère le film comme étant ennuyeux. C’est son avis sur le film et il le dit sans aucun problème.
Nabil Ayouch révélera, au fil de ce face à face, que l’interdiction de "Much loved" au Maroc ne lui a pas été notifiée par écrit. Pire. Sarim Fassi Fihri, que le réalisateur interroge sur l’interdiction, dit ne pas être au courant. Malgré cette interdiction, Nabil Ayouch aurait pu demander un visa culturel pour sa projection durant les festivals. Mais il ne l’a pas fait. «Cela ne m’intéresse pas, je veux qu’il soit vu dans les cinémas».