La gouverneure Yuriko Koike a pris la tête des appels demandant à l'immense capitale de prendre plus au sérieux la hausse des cas de Covid-19 et poussé à l'adoption d'un état d'urgence national. Depuis, le mot "mitsu", qui joue sur une association de caractères chinois décrivant des lieux confinés, peuplés et favorables à la promiscuité fait un tabac sur les réseaux sociaux.
Sur Twitter, le clip d'un jeu dont les participants deviennent la gouverneure et parcourent la ville pour faire éclater les rassemblements rencontrés en chemin est devenu viral dès son affichage lundi.
On y voit une femme en tailleur qui court et vole en direction de groupes de personnes qu'elle projette loin les unes des autres d'un geste de la main en criant "mitsu desu" (c'est mitsu). La vidéo, postée par son créateur a été retweetée plus de 88.000 fois et "likée" 204.000 fois en quelques heures seulement.
Les messages de Mme Koike ont été remixés par un autre utilisateur de Twitter avec un défilement de mises en garde écrites en japonais sur une musique de boîte de nuit, tandis que le visage de la gouverneure flotte sur l'image. La gouverneure est aussi devenue un personnage de manga, dont l'un la représente portant un masque chirurgical et douée du pouvoir magique de créer une distance de deux mètres entre les personnes en murmurant simplement "mitsu".
Si la pandémie reste au Japon bien en-deçà des niveaux atteints par les pays européens les plus touchés et les Etats-Unis, le pays comptabilise désormais le nombre de cas le plus élevé en Asie après la Chine et l'Inde.
Le dernier bilan du ministère nippon de la Santé fait état de 171 décès sur 10.751 cas dans l'archipel depuis le début de la crise, près de 400 cas de plus que 24 heures auparavant. Le Japon est soumis depuis quelques jours à un état d'urgence couvrant tout le territoire jusqu'au 6 mai, après avoir été d'abord limité à sept régions.
Les Japonais sont notamment appelés à pratiquer le télétravail et à rester le plus possible chez eux afin de réduire les contacts de l'ordre de 70 à 80%. Le nombre de passagers des trains et métros de la capitale, habituellement bondés pendant les heures de pointe, a fortement diminué, mais bien des boutiques et restaurants restent ouverts.