Pour la première fois, le rapport met clairement en garde contre la détérioration rapide de la situation sociale dans les deux villes. Outre la "déconnexion économique avec la zone frontalière marocaine, que l'Espagne attribue à un objectif national constant et inavouable de Rabat d'annexer Sebta et Melilla, l'exécutif met en garde contre le retournement démographique dû aux flux migratoires et à la population croissante d'origine marocaine qui réside de manière irrégulière dans les deux villes", indique El Pais.
Le document souligne le "défi socio-démographique" de Sebta et Melilla, qui se traduit par une "polarisation croissante" et un "fossé social" inquiétant. Il met en garde contre l'émergence de "sentiments xénophobes" et même une certaine "désaffection envers l'Etat" avec des services publics de mauvaise qualité, notamment dans les domaines de la santé, l'éducation et les services sociaux.
En attendant ce plan, qui sera prêt avant la fin de l’été, le rapport offre déjà une feuille de route des intentions de l'Espagne, avec une batterie de propositions pour le court et le moyen terme.
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Les données socio-économiques des deux villes autonomes sont parmi les plus mauvaises d'Espagne, avec un taux de chômage d'environ 30% à Sebta et 20% à Melilla. Et pourtant, le revenu par habitant des deux villes est six fois supérieur à celui des zones marocaines les plus proches, l'une des clés qui expliquent la pression migratoire.
Les services publics sont à une limite, admet l'étude. Par ailleurs, rien n'indique non plus que Rabat va renoncer à sa stratégie de "pression économique" qui "étouffe" les deux villes autonomes, prévient l'analyse du gouvernement.
L'Espagne envisage en plus d'inclure Sebta et Melilla dans l'union douanière et de réformer le régime économique et social des deux villes autonomes, explique El Pais.