Attaquer un homme, un Marocain, rien que parce qu’il est de confession juive. Tel est le triste exploit dont se flatte un autoproclamé rappeur, l’un des co-auteurs d’une «chanson de rap» intitulée «vive le peuple». L’attaque a ciblé nommément André Azoulay, à qui sont reprochées «ses racines hébraïques», jugées comme un stigmate. Ce qui le rend impropre, selon Weld L’Griya, c'est de revêtir la qualité de conseiller du roi Mohammed VI.
La teneur de cette phrase ne peut que faire bondir tout(e) Marocain(e) honnête et un tant soit peu averti(e) de son identité. Avec son tout dernier «rap», Weld L’Griya, vient de révéler, au grand jour, la haine et l’ignorance qui l’habitent.
C’est ainsi qu’après s’être choisi un pseudo improbable, Weld L’Griya, qui entend faire du rap à tout prix, dans une version soi-disant «engagée» et «dénonciatrice», ne craint pas de faire de la haine communautaire son fond de commerce. De l'antisémitisme le plus primaire, le plus insupportable, il le proclame haut et fort, allant jusqu’à en dénoncer même les racines de son pays.
Voici l'extrait des propos haineux de Weld L’Griya à propos du conseiller royal André Azoulay et sa...judéité:
André Azoulay, conseiller du roi Mohammed VI, objet des insultes du «rappeur», est marocain. De longue date. Depuis des siècles. Car ce que ce jeune homme, qui veut faire du rap à n'importe quel prix, ignore visiblement, c’est l’essence même du pays qui l’a vu naître. Ce que ce rappeur insulte, c’est l’âme de son pays, une identité plurielle, qui a été clairement précisée dans la constitution du Maroc, révisée en 2011.
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Dans le préambule de cette même constitution de 2011, il est ainsi écrit: «le Royaume du Maroc entend préserver, dans sa plénitude et sa diversité, son identité nationale une et indivisible. Son unité, forgée par la convergence de ses composantes arabo-islamique, amazighe et saharo-hassanie, s'est nourrie et enrichie de ses affluents africain, andalou, hébraïque et méditerranéen».
Si nous devions nous résumer, nous avons donc affaire à un «rappeur», qui se prétend marocain, mais qui, visiblement, ne sait pas que depuis (au moins) deux millénaires vivent, sur le sol qui l’a vu naître, des juifs. Dans son propre pays.
En somme, ce Marocain vient de s’insulter lui-même. Par haine et par pure, crasse, ignorance.