El Habib Choubani, ministre chargé des Relations avec le Parlement et la société civile, sera-t-il le troisième ministre du gouvernement Benkirane à devenir polygame? Jusqu'à nouvel ordre, rien ne permet de l'affirmer. Mais si ses fiançailles avec Soumaia Benkhaldoun, la ministre déléguée auprès du ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres, venaient à se confirmer et que les deux membres du gouvernement finissaient par s'unir pour le meilleur et pour le pire, Choubani serait effectivement le troisième ministre PJD du gouvernement Benkirane à prendre une seconde épouse.
Avant Choubani, deux ministres PJD étaient connus pour leur polygamie. Feu Adellah Baha, ministre d'Etat et grand ami du Chef de gouvernement, et Mustapha Ramid, ministre de la Justice et des libertés. Ce qui explique le tollé du PJD à chaque fois que le camp progressiste interpelle le gouvernement quant à l’interdiction de la polygamie dans le cadre de la lutte contre toutes les formes de discrimination envers les femmes, mais aussi pour son caractère destructeur pour la femme et les enfants du précédent mariage. Des voix au sein de la majorité s'élevaient alors pour dénoncer des calculs politiciens, soulignant que la polygamie, comme les autres constances de la société marocaine qui font l'objet d'un consensus, devrait rester loin de la surenchère politicienne.
L'homme marocain peut facilement convoler en nouvelles noces. Il suffit d'une autorisation délivrée par le juge de la famille sur la base d'une permission de la première épouse. Des obstacles qui n'arrêtent jamais un polygame convaincu de prendre une seconde, une troisième, voire une quatrième épouse. Le problème ne se pose pas non plus quand la femme est persuadée que la polygamie est un droit que Dieu a octroyé aux hommes et qu'elle doit, dans un esprit de partage, se charger de trouver sa “dorra” (Il n’existe pas d’équivalent en français et c’est normal !), faute d'organiser les fiançailles ou la fête du mariage.