Le gouvernement vient d’acter le lancement du programme «Awarach» (Chantiers), qui prévoit la création de 250.000 emplois temporaires sur deux ans avec un budget conséquent. Vu l’ampleur et la portée de ce programme, son lancement aurait du être annoncé en fanfare. Il n'en a rien été. Le lancement officiel du programme s’est fait par circulaire adressée par le chef du gouvernement aux autres membres de son équipe et l’annonce en a été faite par son service de communication. Cela ne veut pas dire que c’est une banale action, observe l’hebdomadaire La Vie éco dans son édition du vendredi 14 janvier.
Au contraire, souligne l’hebdomadaire, l’équipe du département de l’Insertion économique a travaillé des semaines durant, avec discrétion, sur ce projet. Et son impact social est certain. C’est un exemple qui en dit un peu plus sur la manière de travailler de la nouvelle équipe aux commandes: beaucoup d’actions et peu de paroles. Peut-être que les jours à venir le confirmeront, écrit l’hebdomadaire, mais il semble que le gouvernement Akhannouch préfère plutôt communiquer par des actes et des réalisations.
Bref, en matière de lutte contre le chômage, le gouvernement n’en est pas à sa première initiative d’envergure. Mais dans ce domaine, il veut certainement aller au cœur du problème. Tout le monde le sait, pour créer des emplois, il faut investir. C’est justement pour cela que les premières réunions de travail du nouveau chef du gouvernement ont porté sur l’investissement. Plus encore, en un peu plus d’un mois, il a présidé quatre réunions de la Commission des investissements avec une panoplie de projets validés et une mise totale de plus de 20 milliards de dirhams.
Ce faisant, la nouvelle équipe a également planché sur le projet de la Charte de l’investissement, un texte attendu depuis des années et qui sera déposé très prochainement au Parlement. Une autre action passée presque inaperçue, mais combien importante, relève l’hebdomadaire. Le département chargé de la Transition numérique a passé en revue un peu plus de 3.800 procédures administratives et il s’est rendu compte que plus de 800 procédures ne servaient à rien et qu’elles n’avaient aucune base juridique. Elles passent donc à la trappe. Pour les autres, elles sont publiées sur le site «idarati.ma» et deviennent ainsi opposable à l’Administration qui ne peut s’en écarter d’un iota.
Bien sûr, poursuit La Vie éco, difficile de passer à côté de la première action d’envergure de la nouvelle équipe et qui cadre parfaitement avec son credo de l’Etat social. Au terme de plus d’une douzaine de conseils de gouvernement, consacrés presque exclusivement à ce chantier majeur, les premiers bénéficiaires de la généralisation de la couverture médicale et sociale sont pris en charge à compter de ce mois.
Sur un autre registre, le ministère de l’Education nationale entame la formation, au niveau des Académies régionales, des 15.000 futurs enseignants dans le cadre d’une réforme globale de l’école publique. Ce ne sont que quelques actions parmi tant d’autres.
On pourrait toutefois reprocher à la nouvelle équipe son bilan jugé modeste en matière législative. En plus des nombreuses conventions internationales, seuls deux projets de loi hors PLF ont été adoptés durant les 100 premiers jours du gouvernement. Un troisième texte est actuellement à l’examen.
Mais là encore, observe l’hebdomadaire, il ne faut pas oublier que même adoptée, une loi à encore besoin de décrets d’application pour être mise en œuvre. Et sur ce point, on ne pourra pas dire que le gouvernement a chômé, vu le nombre important de décrets adoptés depuis son investiture le 13 octobre dernier. La chose la plus importante est que sur le plan institutionnel, l’approche adoptée par le gouvernement fait primer l’efficience et l’efficacité. Le temps politique a été bien géré. Des élections jusqu’à l’adoption du PLF, aucune minute n’a été perdue.
Évidemment, et surtout dans le contexte actuel, beaucoup d'initiatives ont été prises sur le plan économique mais aussi social. Sur ce dernier volet, et alors que le monde est encore sous l’emprise de la crise sanitaire, l’Exécutif a agi avec célérité pour maintenir la stabilité des prix, assurer l’approvisionnement des marchés et préserver le pouvoir d’achat des citoyens.