14 ans après les Assises de Skhirat, la Cour des comptes pointe l’échec de la stratégie nationale du sport

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Revue de presseKiosque360. Le sport marocain n’arrive toujours pas à occuper la place qui lui échoit sur le plan mondial, et ce malgré les moyens humains et matériels mis en place. La faute à l’échec de la stratégie nationale du sport, explique le rapport annuel de la Cour des comptes, repris par le quotidien Al Ahdath dont est tirée cette revue de presse.

Le 15/03/2022 à 21h46

Les premières Assises nationales du sport, organisées à Skhirat les 24 et 25 octobre 2008, ont constitué une feuille de route qui avait pour ambition de relever le niveau du sport marocain, toutes disciplines confondues. Surtout qu’une lettre royale, lue à cette occasion, avait mis le doigt sur «une crise structurelle majeure» de ce secteur, et appelé à la dynamisation du sport national.

Or, explique le quotidien Al Ahdath dans son édition du mercredi 16 mars, le rapport annuel de la Cour des comptes pour l’année 2019-2020 vient de clairement conclure à un échec quasi total de la stratégie nationale du sport établie en 2008. Cet échec est d’autant plus manifeste que ni les fédérations et associations sportives, ni le ministère de tutelle, à savoir celui du Sport, ne disposent de statistiques ou de réalisations pouvant attester de la mise en œuvre concrète du contrat-programme qui les liait.

Ainsi, pour la Cour des comptes, les objectifs fixés par les Assises du sport sont loin d’avoir été réalisés. Elle cite à ce titre le volet de «l’amélioration de la gouvernance des fédérations sportives» qui n’a connu aucune avancée, bien que 10 à 15% des aides totales allouées par le ministère de tutelle aux fédérations sont consacrés au relèvement du niveau de leur gouvernance. Les lourdeurs procédurières pour l’adoption des statuts de la majorité des fédérations ont constitué un obstacle de taille, explique Al Ahdath, qui ajoute que seules 12 fédérations sportives ont réussi à passer le cap de la désignation d’un comité provisoire pour gérer leurs affaires.

Pour ce qui est du «renforcement des sports de base», autre point important de la stratégie nationale du sport qui visait à atteindre 12 millions de pratiquants réguliers à l’horizon 2020, la Cour des comptes explique que pas même la moitié de cet objectif n’a été atteinte, puisque ce chiffre se situe aujourd’hui à 5,6 millions de pratiquants.

Pour ce qui est du «sport de haut niveau», il n’a pas non plus été multiplié par quatre, comme le projetait la stratégie nationale du sport, qui voulait le faire passer des 263.000 sportifs professionnels en 2008 à 1.053.400 en 2020. Finalement, ils ne sont que 390.000 sportifs professionnels aujourd’hui. Il en est de même des formateurs et cadres sportifs, qui étaient au nombre de 10.000 en 2008 et sont passés à 36.000 actuellement, alors qu’on tablait sur un minimum de 50.000 cadres en 2020.

Seul point positif dans ce tableau: la Cour des comptes reconnaît que le ministère des Sports a réussi un bond quantitatif en matière de réalisations d’infrastructures sportives, permettant ainsi de faire passer les unités sportives de quelques dizaines en 2008 à plus d’un millier en 2020.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 15/03/2022 à 21h46