Dans son édition du vendredi 1er mai, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia revient sur la mobilisation «virtuelle» des centrales syndicales pour célébrer le 1er mai, en l’absence des défilés habituels dans un contexte de pandémie de Covid-19.
Avant que le 1er mai ne se mette à l’heure du coronavirus, les centrales syndicales avaient pour coutume de défiler dans les rues pour célébrer la fête du travail, et faire valoir leurs revendications ouvrières. Cette année, sous la menace du coronavirus, les centrales syndicales recourent aux nouvelles technologies comme alternative pour informer la classe ouvrière sur le programme de ce 1er mai 2020.
Bien que virtuelle, la mobilisation spéciale a pris moult formes sur les réseaux sociaux. Un «appel du 1er mai» a d’abord été diffusé sur les pages Facebook des fédérations de travailleurs, relayé ensuite sur des chaînes YouTube des centrales syndicales. Celles-ci incitent le gouvernement à veiller aux respects des droits et libertés syndicales et de s’assurer que les patrons n’utilisent pas le prétexte de la crise sanitaire pour procéder à des licenciements. Egalement en tête des revendications: le rétablissement des emplois post-Covid-19.
Dans le même sillage, elles exigent de l’exécutif de mettre en place un nouveau cadre de travail qui prend en compte le contexte de l’épidémie, en renforçant les moyens de protection sur les lieux de travail et la mise à disposition de masques et de gel hydroalcoolique, en particulier dans les unités de production et au niveau des administrations, toujours opérationnelles. Ceci n’est pas sans rappeler la découverte de foyers de contamination au sein d’unités industrielles ou dans des commerces où aucune disposition sanitaire n'avait été prise.
Lors de ce «premier» 1er mai virtuel célébré sur la Toile, pas de marche ou de discours en plein air ne sont prévus. Mais à défaut du défilé habituel des syndicats, l’Union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du travail (CDT) et l’Union Générale des Travailleurs du Maroc (UGTM) affirment leur attachement aux revendications soumises au gouvernement.
Les centrales rappellent que l’état d’urgence sanitaire est à l’origine de la récession économique que traverse un certain nombre de secteurs, ayant entrainé des licenciements massifs. Un ralentissement brutal imputable au repli de la croissance économique qui s’établirait à -1,8% au deuxième trimestre 2020, au lieu de 2,1% prévu en l’absence de l’effet épidémie, selon le Haut Commissariat au Plan (HCP). Dans sa dernière note de conjoncture, le HCP attribue cette contraction à une baisse de près de la moitié du rythme de croissance de la valeur ajoutée du secteur tertiaire.
L’institution dirigé par Ahmed Lahlimi fait état d’un arrêt presque total dans les activités de restauration et d’hébergement, et d’une réduction de 60% de l’activité dans le transport et de 22% dans le commerce. Du côté mortalité des entreprises, près de 6.300 d'entre elles ont glissé la clé sous la porte, tandis que près de 142.000 entreprises, soit 57% de l’ensemble des PME, ont suspendu leur activité.