Dans son spécial consacré «Aux vingt ans du règne de Mohammed VI», le quotidien Al Massae des 30 et 31 juillet a donné la parole à plusieurs hommes politiques, mais aussi au porte-parole de la Direction générale de la sûreté nationale et à l’homme d’affaires Karim Tazi.
Pour le secrétaire général du Pati du progrès et du socialisme (PPS), Mohamed Nabil Benabdallah, «les 20 années du règne de Mohammed VI ont profondément changé le visage du Maroc dans plusieurs domaines». Certes, le décantage politique et l’ouverture ont été amorcés durant les dernières années de Hassan II. Mais c’est lors du nouveau règne que la réconciliation a été réalisée et que la page des années de plomb tournée. Des avancées sont également à saluer au niveau de l’égalité des genres et de la parité, de la gestion du champ religieux et de la transparence des élections. Sur le plan international, le retour du Maroc au sein de la famille africaine est un haut fait de grande sagesse. Avec la proposition d’autonomie au Sahara sous souveraineté marocaine, le Maroc est passé à l’offensive, acculant ses adversaires à perdre du terrain.
Sur le plan économique, le patron du PPS estime que grâce à Mohammed VI, le Maroc a été sauvé de la crise cardiaque que craignait Hassan II, et ce, à travers des politiques sectorielles empreintes de justice sociale, mais aussi à travers la conception du modèle de développement qui sied au Maroc.
Pour sa part, le premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires, Driss Lachgar, estime que la sagesse de Mohammed VI a permis au Maroc d’être immunisé contre les convulsions qui ont secoué nombre de pays arabes, surtout dans la région maghrébine. Lachgar constitue que la plus grande réforme réalisée sous Mohammed VI est celle de la réforme de l’éducation nationale, dont la loi-cadre a été votée la semaine dernière.
Louant la grande réussite de la diplomatie marocaine à l’extérieur, il a aussi estimé que les réalisations internes en matière d’infrastructures (routes, aéroports, habitat…) sont indéniables, surtout qu’elles ont été accompagnés d’actions sociales importantes comme la généralisation du RAMED.
Abdellatif Ouahbi, dirigeant du PAM, se dit très sensible à la simplicité du monarque marocain, qui a pris le soin d’empêcher que l’on donne un cachet grandiose à la célébration du 20e anniversaire de son intronisation. Un anniversaire qui se déroulera, comme les précédents, dans la normalité. Pour Ouahbi, la meilleure façon de célébrer ces années de règne, c’est une introspection et un questionnement sur le devenir. «Quel projet de développement voulons-nous pour le pays? Quel modèle démocratique voulons-nous instaurer?», s'est-il demandé.
Karim Tazi, homme d’affaires «rouge», enregistre beaucoup de points positifs réalisés par le Maroc durant ces 20 dernières années, tout en estimant que beaucoup reste à faire. Selon lui, le Maroc a fait un pas de géant en matière d’infrastructures (ports, aéroports, autoroutes), effaçant d’un trait le grand retard qu’il avait par rapport à certains pays arabes et d’Afrique. Son ouverture l’économie mondiale a été également un choix stratégique et décisif, qui ne pourra que dynamiser la compétitivité de ses produits, et dont le point d’orgue a été l’ouverture économique et le retour politique sur le continent africain. Mais Karim Tazi estime ausi que le développement humain, qui est un chantier de règne, n’a pas encore atteint les résultats escomptés, sûrement à cause d’un mauvais accompagnement institutionnel, vu l’ampleur de ce chantier.
Enfin, Boubacar Sabik, porte-parole de la DGSN, reconnaît que les institutions sécuritaires en particulier, et le concept d’autorité en général, ont connu des changements profonds sous le règne de Mohammed VI. Le souverain a introduit une nouvelle vision pour instaurer ce que doit être la relation saine entre le citoyen et l’autorité, de quelque ordre qu’elle soit. Cette dernière doit surtout être à proximité du citoyen et à son service, et ce, en vertu du texte constitutionnel et de la nouvelle vision moderne de la «sécurité».