20 août, l'histoire d'une révolution

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Le 20 août 1953 sonna le glas du protectorat. Retour sur l'histoire de la révolution d'un roi et d'un peuple.

Le 19/08/2013 à 13h27, mis à jour le 19/08/2013 à 20h38

L’exil forcé du roi Mohammed V, le 20 août 1953, à Madagascar via la Corse, sonnera définitivement le glas du protectorat français qui, après 27 mois de soulèvement armé et de grands sacrifices consentis par le peuple marocain, se résignera à accepter le retour triomphal du sultan, père de l’indépendance du royaume.

Le Maroc commémore donc mardi cette date historique en fêtant le 60ème anniversaire de la révolution du Roi et du Peuple. A cette occasion, le souverain prononcera un discours vers 21h. Contacté par Le360, M’Ahmed Boucetta, ancien numéro un de l’Istiqlal et grand témoin de cette époque, a affirmé que le 20 août "constituait en fait la fin du régime du protectorat". "A cette date, j’étais à mes débuts d’avocat et presque tous les dirigeants de l’Istiqlal étaient en prison car nous soutenions Farhat Abbas", le nationaliste algérien, se rappelle-t-il.

"Cette date du 20 août 1953 marque un tournant important dans l’histoire du Maroc. Le protectorat avait porté atteinte à la monarchie. Or, "le roi représente non seulement le pouvoir temporel mais aussi le pouvoir spirituel", a rappelé le leader istiqlalien. "L’installation de Benaarfa en tant que roi à cette époque avait créé une situation exceptionnelle. L’indépendance était alors liée à cet évènement car le motif qui avait été avancé pour destituer le roi Mohammed V était que ce dernier soutenait les nationalistes et qu’il avait refusé de condamner le parti de l’Istiqlal".

"A noter, aussi, l’appel depuis le Caire du leader Allal Fassi qui avait demandé aux Marocains de défendre la légitimité de leur nation, de condamner l’acte des autorités du protectorat, de ne reconnaître que le roi Mohammed V comme roi et le prince Moulay Hassan comme prince héritier, et d’oeuvrer par tous les moyens à la réalisation de cet objectif. Bien entendu, la résistance s’est déclenchée automatiquement", a conclu l’ancien chef de la diplomatie marocaine.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 19/08/2013 à 13h27, mis à jour le 19/08/2013 à 20h38