"Le Maroc est un Etat africain très important qui a manqué à l’Union africaine et l’ensemble du continent a salué son retour au sein de la famille africaine (…), c’est l’un des pays sur lequel compte l’UA pour renforcer la position du continent africain dans le concert des nations", a-t-il souligné, jeudi, dans un entretien avec la MAP à la veille du 29e Sommet de l’UA, prévu du 27 juin au 4 juillet prochain à Addis-Abeba.
M. Faki a mis l’accent, à cette occasion, sur les avancés économiques "très remarquables" réalisées par le Maroc, un pays dont "l’élan de coopération est très actif sur l’ensemble du continent, notamment dans les domaines économique, financier, bancaire et des télécommunications", a-t-il relevé.
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Dans le cadre de l'agenda 2063, l’ultime ambition est de faire de l’Afrique "un continent intégré, prospère, et vivant en paix", a-t-il insisté, ajoutant que des pays comme le Maroc vont jouer un rôle "très important".
"Nous attendons à ce que le Maroc participe activement à la vie de la commission de l’organisation panafricaine et contribue à dynamiser les économies africaines pour faire face à la mondialisation qui requiert de ce continent plus de solidarité", a-t-il dit.
A la question de savoir comment le retour du Maroc à l’UA peut être un facteur du renforcement des communautés économiques régionales (CER) en Afrique, le président de la CUA a fait savoir que dans le cadre de la réforme en cours de l’UA, un accent a été mis sur la nécessité d’impliquer davantage les Communautés économiques régionales, considérées comme les piliers de l’intégration du continent.
"L’Union (africaine) compte travailler de manière plus soutenue avec les CER qui sont des institutions à même de réaliser une intégration réelle de nos économies", a-t-il indiqué, relevant que le continent fait face à des défis importants qui nécessitent de "mutualiser et de travailler ensemble pour pouvoir tirer profit du dividende démographique", sachant que 60% de la population africaine est jeune.
Ces défis ne peuvent être gagnés sans le concours de pays comme le Maroc, qui ont une "réelle assise économique, une expérience à partager et des investissements à faire dans les autres pays", ce qui permettra, selon lui, de donner un coup de pouce à cet effort déployé pour l’intégration des économies africaines.
Au sujet des échanges commerciaux au sein de l’Afrique, le président de la Commission de l’Union africaine a regretté que le commerce interafricain soit "insignifiant" et que l’essentiel du commerce se fasse en dehors du continent.
"On ne peut se développer que si nos économies sont extraverties. Il faut lever les barrières et les obstacles pour permettre aux populations africaines d’aller et de venir, de s’installer ou encore de travailler. Il faut que le passeport africain soit une réalité, ce qui va donner un sens réel au panafricanisme, à l’intégration de ce continent et à sa prospérité", a-t-il lancé.
Et d’affirmer que le continent africain attend beaucoup du Maroc, un pays qui a déjà "montré ses capacités", se disant convaincu que le royaume représente "un plus pour notre continent, qui aspire à sortir du joug de la pauvreté et partant permettre au peuple africain de vivre dans la dignité, la prospérité et aussi dans la paix".
"Il y a des énergies extraordinaires qu’il faut libérer dans ce continent et nous avons besoin du concours de l’ensemble des Etats africains pour pouvoir affronter tous les défis posés", a-t-il renchéri.
Au sujet de l’agenda du prochain sommet de l’UA qui se tiendra à Addis-Abeba, M. Faki a fait savoir que ce rendez-vous africain devra particulièrement examiner un rapport sur la réforme de l’organisation panafricaine, qui sera présenté par le président du Rwanda, Paul Kagamé, ainsi qu’un autre rapport sur la situation de la paix et de la sécurité en Afrique.
A cela s’ajoutent évidemment l’adoption du budget de 2018 de l’UA et aussi l’élection de deux commissaires dont le mandat arrive à terme en juillet prochain.
Pour rappel, le 29e Sommet de l’UA sera placé sous le thème "Tirer pleinement profit du dividende démographique en investissant dans la jeunesse".
Mohammed Farhane