Le nouveau Bureau de la Chambre des représentants doit gérer, dans la plus grande discrétion, un dossier des plus épineux, rapporte Akhbar Al Yaoum dans son édition du mardi 31 janvier. «Le nouveau Bureau a lancé les débats pour trouver une solution à la problématique de la faillite du régime des retraites des parlementaires géré par le pôle prévoyance de la CDG», annonce ainsi le quotidien arabophone. Des sources parlementaires affirment que, si rien n’est fait, plus de 700 parlementaires risquent de ne pas percevoir leurs retraites le mois prochain. Pour remédier à cette situation, le Bureau de la Chambre des représentants a chargé Najib Boulif (PJD) et Abderrahim Atmoun (PAM) d’étudier les différents scénarios envisageables pour dépasser cette crise, tout en prenant en considération «le débat politique qu’a suscité ce sujet».
Le quotidien affirme qu’une rencontre est d'ailleurs prévue entre les deux parlementaires chargés du dossier et des responsables au sein du pôle prévoyance. Citées par Akhbar Al Yaoum, des sources proches du dossier indiquent que le nouveau Bureau présidé par Habib El Malki est face à une situation embarrassante. La réforme du régime des retraites parlementaires nécessite l’intervention du gouvernement, puisqu'elle doit passer par un projet ou une proposition de loi émanant des parlementaires. Dans les deux cas, le débat sera porté sur la scène publique et la question de la pertinence d’une retraite pour les parlementaires refera alors surface, d'autant que la Caisse vit un déficit chronique.
Ainsi, Akhbar Al Yaoum précise que, durant l’année précédente, les cotisations n’ont été que de 27 millions de dirhams quand les versements ont dépassé les 60 millions de dirhams. Face à un tel déficit, peu d’options sont envisageables. La première option est de couvrir le déficit par une aide financière de l’Etat, estimée à 33 millions de dirhams par an. La deuxième option consiste à diviser par deux les pensions des parlementaires, auquel cas ils ne toucheront plus, pour un mandat de cinq ans, que 2.500 dirhams par mois au lieu des 5.000 dirhams actuellement en vigueur. La troisième option est de doublier les cotisations des parlementaires pour les porter de 2.900 à 5.800 dirhams par mois. Dans le même sillage, la cotisation de la Chambre pour chaque parlementaire augmentera. Si cette alternative est retenue, chaque parlementaire coûtera 11.600 dirhams au Parlement.
Mais quelle que soit l’option retenue, elle devra passer par un projet ou une proposition de loi, précise le quotidien. Akhbar Al Yaoum conclut en affirmant que le Bureau de la Chambre des représentants a présenté, en catimini, une proposition au pôle prévoyance de la CDG pour gérer momentanément cette crise en injectant des fonds dans la Caisse pour éviter la suspension des pensions avant une réforme globale du système.