Le président de l'Institut Amadeus, Brahim Fassi Fahri, a ouvert ce mercredi la 7ème édition des Medays qui se tient du 12 au 15 novembre à Tanger autour du thème "Quel ordre dans le chaos". Cette édition, qui regroupe environ 500 participants, dont des politologues et experts économiques venus d'Europe, d'Afrique et du monde arabe, consacre aussi une large partie de ses débats à l'Afrique, a constaté un journaliste de LE360.
Dans son allocution d'ouverture, M. Fassi Fihri a affirmé que le but du forum était de débattre de "sujets brûlants" qui pourraient préfigurer du paysage de demain", dans un monde où règne actuellement "la confusion". Il a cité les nombreux conflits qui affectent le monde, n'occultant bien sûr pas le conflit israélo-arabe et le conflit israélo-palestinien.
Il a évoqué l'Afrique, continent des espérances mais aussi continent de douleurs et d'instabilité, notamment dans la région sahélo-saharienne.
La ministre déléguée des Affaires étrangères, M'Barka Bouaida, a estimé pour sa part que le monde n'est pas "homogène avec ses conflits et crises à répétition", notamment dans plusieurs régions en Libye, en Irak, en Syrie, et a de même évoqué le conflit israélo-palestinien.
Mme Bouaida s'est demandé "pourquoi le monde est en fragmentation?" "Quel est le rôle des puissances, le rôle des pays émergents? Il faut repenser le monde. Pour nos pays (en quête de développement et de positionnement) il faut agir et anticiper", a-t-elle déclaré dans un discours porteur de nombreux messages aux acteurs politiques du monde.
A propos du Maroc, la ministre a souligné qu'il est résolument engagé "dans la modernité" et "dans une série d’axes de coopération et de partenariat avec l'Europe, le Moyen Orient, l'Afrique". "Le royaume plaide pour une nouvelle mondialité dans le respect des spécificités, une mondialité humaine, juste et inclusive", a encore déclaré Mme Bouaida. "En Afrique, le Maroc, a-t-elle ajouté, milite pour une intégration économique et pour la bonne gouvernance".
L'ancien Premier ministre libyen Mohamed Jébril a critiqué de son côté le nouvel ordre politique sévissant dans les pays arabes, mettant en garde contre "le pouvoir de la rue qui maîtrise l'action plus que l'élite. Il faut un nouveau projet civilisationnel pour éviter le modèle de terreur imposé par Daach". "Ce mouvement islamiste radical maîtrise la connaissance, la technique informatique. Les combattants de Daach int en majorité entre 14 et 25 ans, contrairement à Al Qaida dont la moyenne d'âge tourne entre 25 et 35 ans", a souligné l'ancien dirigeant libyen avant d’ajouter: "Malheureusement nous assistons à des atrocités commises par Daach. Alors que d’autres inventent, créent et privilégient la recherche scientifique, Daach décapite les gens."
Saab Erakat, le négociateur en chef palestinien, a de son côté appelé la communauté internationale à agir fermement pour mettre fin aux crimes que commet Israël contre le peuple palestinien.