C’est une question qui tient à cœur à la présidente de la CNDH. Amina Bouayach a été la seule personnalité représentant un établissement public ou institutionnel à avoir plaidé, mardi 15 novembre à Berlin, pour l’abolition de la peine de mort.
Selon le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui rapporte l’information dans son édition du jeudi 17 novembre, la présidente du CNDH a ainsi porté la voix de la société civile mondiale qui milite pour l’abolition de la peine capitale devant le Congrès mondial contre la peine de mort. Contrairement à la militante des droits de l’Homme marocaine, l’ensemble des intervenants lors de la séance d’ouverture de ce Congrès ont axé leurs interventions sur des questions d’ordre politique. C’est le cas principalement des ministres des blocs des pays européens et africains représentés au Congrès.
Elle a ainsi pu faire glisser le débat du champ politique vers le domaine des droits de l’Homme, écrit le quotidien. La présidente du CNDH a insisté, entre autres, sur la nécessité pour le mouvement des droits de l’Homme d’orienter l’acteur politique, le pousser à sortir de sa coquille et l’encourager à lutter contre la crainte et l’indécision et l’inciter, en conséquence, à prendre des décisions plus courageuses, humaines et rationnelles dans le sens de protéger et préserver le droit à la vie.
Bouayach a également mis en avant l’impératif de renouveler les outils de travail et la stratégie d'action de la communauté des acteurs des droits de l’Homme afin de mieux faire face au discours erroné des opposants à l’abolition de la peine de mort. Pour ce faire, la président du CNDH estime qu’il est nécessaire d’adopter une nouvelle approche à dimensions multiples, axée à la fois sur le volet culturel, politique et juridique à déployer sur différents fronts.
La présidente du CNDH, qui est également membre de la commission académique du Congrès mondial contre la peine de mort, a relevé que le militantisme de la société civile pour la priorité de l’abolition de la peine de mort est basé sur une approche qui consiste en le rejet de la vengeance et de «l’assassinat réglementé». Et ce, dans toutes les régions du monde.
«Aboutir à la garantie du droit à la vie, ce droit absolu et originel sans lequel aucun autre droit ne peut être exercé, tel est notre objectif premier», a notamment souligné la présidente du CNDH dans son intervention. Notre conviction, ajoute-t-elle, «est, tous les jours, renouvelée et notre détermination résiste aux aléas de la scène politique». Aussi, conclut-elle, la société civile est aujourd’hui encore plus déterminée à agir pour consolider son combat contre la peine de mort.