Le PAM est arrivé à la croisée des chemins. Il présente même des signes avant-coureurs d’une scission qui ne tardera pas à faire éclater le parti, bien avant son prochain congrès prévu en octobre.
En effet, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du lundi 20 mai, la première réunion du comité préparatoire du congrès, tenue samedi dernier, a connu des échauffourées entre les deux principaux clans, celui du secrétaire général, Hakim Benchamach et celui de «l’Appel de l’avenir», conduit par son adjoint, Ahmed Akhchichine, et la présidente du conseil national, Fatima-Zahra Mansouri.
Cette bataille fratricide, précise le quotidien, s’est soldée par le retrait du premier clan et la mainmise du second sur la présidence du comité préparatoire. Dans les faits, la première réunion du comité a connu une forte rivalité entre, d’un côté, Mohamed Benhammou, l’un des signataires de «l’Appel à la responsabilité», soutenu par le secrétaire général et par le président de l’instance nationale des élus, Larbi El Mharchi et, de l’autre côté, Samir Goudar, signataire de «l’Appel de l’avenir», appuyé par le courant conduit par le secrétaire général-adjoint, Ahmed Akhchichine, la présidente du conseil national, le député Abdellatif Ouhabi et Mohamed El Hammouti, président du bureau fédéral et l’un des proches de l’ancien secrétaire général, Ilyas El Omari. Au terme de la réunion, Samir Goudar a été élu à l’écrasante majorité des membres président du comité préparatoire. En mauvais perdant, le secrétaire général a décidé de se retirer avec ses partisans. Ce dernier a pourtant démenti s’être retiré, précise le journal. En sa qualité de secrétaire général, il affirme avoir ordonné la suspension les travaux du comité parce que les conditions nécessaires n’étaient pas réunies pour élire son président et le reste ses instances.
D’après Hakim Benchamach, cité par Al Akhbar, des personnes étrangères au comité, qui compte 165 membres, ont fait irruption dans la salle, altérant ainsi le bon fonctionnement de ses travaux. Malgré cela, le secrétaire général a tout de même tenté de poursuivre les travaux, en proposant de nommer un président consensuel du comité. Un sous-comité a été formé à cet effet et ses tractations ont conclu à la désignation à la présidence du comité de l’ancienne députée Milouda Hazib, secondée par Samir Goudar, en tant que vice-président, et Abdelmouttalib Amiar comme rapporteur. L’accord n’a pas été accepté par le secrétaire général et son clan qui exigeaient le retrait de Goudar, mais aussi de Benhammou, soit les deux candidats au poste. Benchamach a donc décidé se suspendre la réunion.
Une version des faits que conteste le courant de «l’Appel de l’avenir» qui, lui, accuse Benchamach d’avoir opté pour une fuite en avant, après avoir été mis en minorité, ainsi que son clan, au sein du comité. D’après ce clan, après le retrait de Benchamach, le comité a poursuivi ses travaux et Samir Goudar a été élu à sa tête. Suite à quoi les deux parties, relève le journal, se sont empressées de publier deux communiqués contradictoires relatifs aux mêmes faits.
Le quotidien Al Massae qui s’est également intéressé à ce sujet, a rapporté dans son édition du même jour qu’une lutte acharnée a duré jusqu’à l’aube de dimanche au sein du comité. Le secrétaire général s’est retiré de la salle après avoir constaté que le courant conduit par son allié Labi El Mhrachi avait été mis en minorité par le clan dirigé par Ouhabi et El Hammouti. Et ce n’est pas faute d’avoir bien préparé la réunion puisque El Mharchi a rassemblé ses partisans à son domicile peu avant. Mais il a fini par essuyer une défaite cuisante.