Le Maroc, qui est un acteur clé dans la lutte antiterroriste, continue de s'engager résolument pour contrer les menaces terroristes avec grande détermination aux niveaux national, régional, et international, a affirmé, ce jeudi 8 décembre 2022 à Oran en Algérie, l’ambassadeur, représentant permanent du Royaume auprès de l’Union africaine (UA) et la CEA-ONU, Mohamed Arrouchi.
Mohamed Arrouchi qui intervenait lors du 9e Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique, qui se tient du 7 au 9 décembre à Oran en Algérie, a réaffirmé que le Maroc condamne fermement le terrorisme et l’extrémisme violent dans toutes ses formes et continue de s’engager résolument pour contrer ces menaces avec grande détermination aux niveaux national, régional, et international.
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Le diplomate marocain a souligné que la convergence du terrorisme et l’extrémisme violent avec d’autres menaces classiques et émergentes comme les conflits armés, l’instabilité politique, les déficits de la gouvernance, le changement climatique, l’insécurité alimentaire et sanitaire, la Covid-19, la pauvreté, les inégalités sociales, le cyberespace anarchique et surtout le manque d’investissement dans la jeunesse, permettent aux terroristes et extrémistes d’accroître leurs activités et d’intensifier leurs attaques à travers le continent et aggravent, par conséquent, l’instabilité et la souffrance humaine.
A cet égard, il a souligné que le Maroc a adopté une approche multidimensionnelle proactive, pratique et pragmatique tenant compte des aspects juridique, sécuritaire, religieux et socio-économique pour contrer cette menace.
Sur le plan juridique, le Maroc a adopté sa première loi de lutte contre le terrorisme en 2003, qui a été modifiée par la suite en 2011 et en 2015 en vue de son harmonisation avec les conventions internationales, notamment en ce qui concerne la répression du financement, l’organisation ou la facilitation des voyages des combattants terroristes étrangers conformément à la résolution 2178 du conseil de sécurité, a indiqué Mohamed Arrouchi.
Sur le plan sécuritaire, le Maroc a renforcé les mesures de sécurité intérieure en créant le plan Hadar en 2014 où les militaires et la police sont déployés conjointement dans les sites publics des grandes villes pour accroître la confiance du public. Ces mesures ont été couronnées par la création du Bureau central d’investigations judiciaires en 2015, dont l’objectif est de confronter les défis du terrorisme, a relevé le diplomate.
Sur le plan socio-économique, le Maroc a entrepris plusieurs initiatives visant à lutter contre des problèmes de société considérées comme une source de déstabilisation, de radicalisation et d’extrémisme violent, à l’instar de l’Initiative nationale de développement humain (INDH), lancée en 2005 par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, pour lutter contre la pauvreté, l’exclusion sociale et présenter aux jeunes des perspectives pour un futur meilleur, a ajouté Mohamed Arrouchi.
C’est une initiative avec un nombre de projets sans précédent dans tout le pays pour créer des emplois et établir l’équilibre entre les régions du Royaume. Cette initiative place les citoyens au cœur du combat contre la vulnérabilité et la marginalisation, a-t-il précisé.
Sur le plan religieux, le Maroc a adopté une réforme religieuse unique qui s’articule sur un leadership religieux, a soutenu Mohamed Arrouchi, relevant que l’éducation religieuse est primordiale et est dispensée par les Oulémas qui guident les gens vers une compréhension modérée de la religion.
Il a ajouté que ces initiatives ont largement contribué à prévenir les attaques terroristes faisant du pays l’un des modèles de stabilité politique dans la région et le Maroc demeure disposé à partager son expérience avec le reste du continent.
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Cette menace qui continue de gagner du terrain doit nous interpeller en termes d’efficacité des réponses apportées et les efforts au niveau national doivent converger avec ceux au niveau régional et continental, d’où la nécessité d’établir des partenariats stratégiques pour une coopération et une coordination renforcée dans la lutte contre ce fléau, a plaidé le diplomate.
En rappelant que la dernière décision de la Conférence, dans son segment relatif à la lutte antiterroriste, exhorte les Etats membres, les Communautés économiques régionales (CER), désormais en étroite collaboration avec les agences concernées des Nations Unies, à revoir et à affiner leurs outils et approches de lutte contre le terrorisme, a-t-il dit.
Afin de lutter efficacement contre le terrorisme et prévenir l’extrémisme violent de manière globale, intégrée et préventive, il est nécessaire de mettre en œuvre des stratégies nationales et régionales de lutte contre le terrorisme fondées sur le cadre holistique fourni par la Stratégie antiterroriste mondiale et le Plan d’action pour la prévention de l’extrémisme violent, a ajouté Mohamed Arrouchi.
Il faut, en outre, adopter une approche basée sur la compréhension et le développement à la place de la force et de promouvoir l’économie locale et l’éducation dans les régions vulnérables au terrorisme, a insisté le diplomate qui a rappelé que lors de la 9e réunion ministérielle de la Coalition internationale de lutte contre Daech, tenue le 11 mai 2022 à Marrakech, les experts africains ont souligné que la réponse contre le terrorisme en Afrique ne peut être uniquement militaire et ont partagé à l’unanimité que la promotion du développement socio-économique contribue à renforcer la cohabitation pacifique entre les communautés et à limiter l’expansion de l’insécurité liée aux menaces terroristes.