"Je suis musulman de père en fils", a tenu à préciser Maître Isaac Charia dans une déclaration à Le360. Une précision qu'il s'est refusé pourtant de faire, la semaine dernière, malgré notre insistance, quand nous l'avons interrogé sur sa demande d'adhésion au PJD qui a fait croire qu'il s'agissait d'un avocat de confession juive. Or, la problématique de la religion d'Isaac Charia ne se pose même pas. Le quiproquo s'est donc installé et la presse a été induite en erreur. Une confusion à laquelle a contribué le prénom, très utilisé par les juifs, la position d'Isaac Charia ainsi que le communiqué du PJD qui a présenté la demande de l'avocat comme étant un fait inédit.
L'avocat, qui était membre de direction du Parti libéral marocain, dirigé par le ténor du barreau Mohamed Ziane, fait endosser toute la responsabilité au PJD et au traitement qu'il a réservé à sa demande. Pour lui, le PJD n'avait pas le droit de divulguer le contenu de sa demande d'adhésion et de la lettre qu'il a adressées à la direction du parti de la lampe en soulignant qu'il s'agit d'une première. En plus, il n'est pas dans la tradition des partis politiques de publier la liste des personnes ayant exprimé le souhait de rejoindre leurs rangs.La deuxième faute commise par le PJD est de n'avoir pas illustré l'information publiée sur son site officiel d'une photo de l'avocat mais de la photo d'un autre. Sur l'illustration, on voit un vieil avocat avec une barbe blanche et des yeux masqués avec une bulle au-dessus de la tête -comme dans une bande dessinée- faisant comprendre que le personnage rêve de la carte de membre du PJD. La photo du jeune avocat de 31 ans, qui n'a rien à voir avec l'homme représenté sur la photo, est pourtant disponible sur la Toile. A Le360, nous nous sommes posé la question sur cette mise en scène qui puise dans les stéreotypes. Avant d'écrire un article sur la sémiologie de la photo publiée sur le site du PJD, nous avons à maintes reprises contacté le service communication du PJD, mais nos appels sont restés lettre morte.