Des sources avisées ont révélé que le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, aurait présenté des garanties au chef du gouvernement concernant le maintien de l’heure d’été. Si l’on en croit le ministre, cette décision n’aura aucun impact sur la sécurité des citoyens. Bien au contraire, puisqu’il a affirmé au chef de l’Exécutif, au cours du Conseil exceptionnel du gouvernement consacré à ce sujet, que ce choix aurait des répercussions positives sur le maintien de l’ordre. Et de préciser, chiffres à l’appui, que le maintien de l’heure d’été réduirait de 3% le taux de criminalité.
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du mardi 7 novembre, que le ministre de l’équipement et du transport a abondé dans le même sens en évoquant le secteur qu’il dirige. En effet, Abdelkader Amara considère que le maintien de l’heure d’été réduira le taux des accidents de la route de 11%. Et d’expliquer que le changement d’horaire, quatre fois par an, engendre une augmentation des accidents à cause de son impact sur l’état d’esprit des conducteurs qui n’arrivent pas à s’adapter à de tels chamboulements.
Ces assurances des ministres de l’Intérieur et de l’Equipement et du transport vont à l’encontre de la levée de bouclier que le maintien de l’heure d’été a provoquée au sein de l’opinion publique. Jamais la société marocaine n’a été aussi unanime pour décrier une décision gouvernementale qui, de plus, a été prise à l’improviste. Qu’ils soient parents, étudiants, fonctionnaires, salariés, commerçants ou autres, les Marocains ont affiché leur mécontentement et dénoncé l’impact négatif de l’heure d’été sur les petits comme sur les grands. L’attention de la population s'est, cependant, focalisée sur les répercussions sécuritaires du maintien de l’heure d’été, notamment sur les gens qui se lèvent tôt. Partout dans la rue, dans les cafés et sur les réseaux sociaux, parfois avec une pointe d’humour, on considère que le maintien de l’heure d’été profite aux agresseurs qui ont commencé à aiguiser leurs armes. Dans le milieu scolaire, on craint une recrudescence d’accidents, d’agressions, de faits de harcèlement et de consommation de drogues, puisque le ministère a décidé de réduire le temps de pause pendant le déjeuner.