Les images d’un récent rassemblement politique organisé par le PJD et présidé par le chef du gouvernement a fait le tour des réseaux sociaux et soulevé moult commentaires et indignations. La raison en est le manque total du respect des mesures de sécurité sanitaires. En d’autres termes, pas de masques ni de distanciation sociale. Le parti islamiste n’est d’ailleurs pas le seul.
Ces comportements ont poussé le ministre de l’Intérieur à réagir. D’après le quotidien Assabah, qui rapporte l’information dans son édition du week-end des 10 et 11 juillet, face à la prolifération du variant «Delta» du Covid-19, Abdelouafi Laftit se montre intransigeant. Il n’acceptera pas que les chefs des partis politiques passent outre les dispositions de sécurité sanitaire imposées à tout le monde.
Le message de l’Intérieur est clair: pas de «banquets», ni de réunions politiques à domicile et dans les endroits fermés, indique le quotidien. Les meetings politiques organisés sous les chapiteaux et dans les souks hebdomadaires ne sont pas, non plus, autorisés, poursuit le quotidien. Citant des sources bien informées, Assabah souligne que les autorités locales ont relevé dans plusieurs provinces des cas flagrants de non respect des règles de sécurité lors des réunions organisées par les chefs de partis politiques. Des rapports circonstanciés ont été dressés sur ces cas et soumis aux services centraux du ministère de l’Intérieur.
D’après ces rapports, ces réunions, qualifiées d’«anarchiques», présidées par des responsables de partis, se poursuivent. Ce n’est heureusement pas un comportement généralisé. Il est, en effet, des partis qui prennent au sérieux la gravité de la situation tout en respectant les normes de distanciation sociale et le port du masque et relèvent systématiquement la température des participants avant d’accéder à la salle de réunion.
Dans tous les cas, poursuit le quotidien, pour éviter la propagation du variant «Delta», le ministère de l’Intérieur a contacté les chefs de tous les partis politiques pour insister, encore une fois, sur la nécessité de respecter les mesures de sécurité sanitaire. Ils doivent ainsi revoir la manière dont ils organisent leurs meetings. A défaut, ces réunions seront interdites.
Le ministère, rappelle le quotidien, a toléré que des chefs de partis effectuent ces derniers temps des tournées à travers le Royaume pour choisir leurs candidats. Ces tournées se sont même transformées en campagne électorale avant l’heure, mais le ministère a fermé l’œil, estimant que cela pourrait encourager la participation aux élections.
Sauf que le département d’Abdelouafi Laftit ne s’attendait pas à ce que les partis abusent et organisent des centaines de réunions dans des domiciles, des lieux publics et même sous les chapiteaux aménagés à cet effet. Ce qui constitue un risque sanitaire énorme et pourrait avoir pour conséquence le développement de multiples foyers de contamination.