Les magistrats du parquet ont tenu, vendredi 10 janvier à Rabat, leur réunion annuelle sous la présidence de Mohamed Abdennabaoui, procureur général du roi près de la cour de cassation. Au cours de ce conclave, le président du parquet général a appelé ses pairs à assurer un «ministère public citoyen» à même d’être vigilant et réactif face à tous les évènements. Une vision, poursuit-il, qui va dans le sens des instructions royales garantissant la protection des droits et des libertés des citoyens et citoyennes. Au cours de son discours d’ouverture, Mohamed Abdennabaoui a particulièrement insisté sur l’importance cruciale de la lutte contre la corruption.
Il a a exhorté les procureurs généraux du roi et les procureurs du roi à prendre à bras-le-corps ce phénomène qui détruit tout sur son passage: économie nationale et intérêts personnels des citoyens. «Il faut lutter avec force contre la corruption, moraliser la vie publique et protéger les deniers publics. La politique pénale nationale accorde un intérêt particulier à ce fléau qui entraine des conséquences fâcheuses pour l’économie du pays, affecte la situation sociale des personnes, contribue à la perte d’opportunités d’emploi, démantèle le tissu familial et répand la précarité».
Abdennabaoui rappelle aux magistrats que la circulaire diffusée le 6 janvier à l’occasion de la journée nationale de lutte contre la corruption vise à sensibiliser davantage les magistrats sur ce sujet. La corruption, dit-il, freine la libre concurrence, restreint le libre échange commercial et réduit les opportunités d’investissement.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du samedi 11 janvier, que ladite circulaire rappelle que la lutte contre les différents aspects criminels de la corruption est un travail de longue haleine et ne se limite aucunement à une campagne saisonnière. Autant dire, précise le président du parquet général en s’adressant aux magistrats: «Vos interventions doivent s’imprégner de la philosophie législative qui veille à la protection des intérêts nationaux. Vos initiatives doivent être encadrées par la loi et les procédures juridiques qui respectent la présomption d’innocence et l’admissibilité des modes de preuves».
Abdennabaoui a, par ailleurs, évoqué le mode de fonctionnement des parquets dans les différents tribunaux du royaume. L’amélioration du fonctionnement du ministère public et son contrôle, poursuit-il, exige la mise en place d’un système d’inspection des parquets généraux. Il faut faire le suivi de leur gestion et évaluer le niveau de travail des magistrats car «nous avons constaté des carences, voire un vide dans la fonction de contrôle notamment au niveau des parquets dans les cours d’appel», conclut Mohamed Abdennabaoui.