L’ex-chef du gouvernement d’alternance et figure emblématique de l’opposition d’antan, Abderrahmane El Youssoufi, a accepté l’invitation de l’équipe de travail chargée de préparer le 60e anniversaire de l’Union socialiste des forces populaires (USFP). Selon des sources autorisées, El Youssoufi sera accompagné de grands symboles de l’USFP, parmi lesquels on trouve Mohamed El Yazghi, Abdelouahed Radi, Fathallah Oualalou et Abbas Bouderka.
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du samedi 20 juillet, que le Premier secrétaire du parti, Driss Lachgar, aurait demandé à l’équipe qui prépare cet évènement d’inviter tous les socialistes déçus qui ont déserté le parti. Le patron de l’USFP s’est dit prêt à contacter toute personnalité qui aurait exprimé des réserves. Driss Lachgar semble parier sur cet anniversaire pour envoyer des messages aux socialistes. Il cherche à provoquer une réconciliation interne et le retour des militants mécontents au sein du parti d’Abderrahim Bouabid dans la perspective des prochaines élections.
S’il est vrai que cet anniversaire constitue une occasion pour le rassemblement de la famille socialiste, il ne faut pas trop rêver et s’attendre à une quelconque réconciliation entre ceux qui ont boudé le parti depuis longtemps et ceux qui le dirigent aujourd’hui. Le fossé entre les anciens et les nouveaux n’a pas cessé de s‘élargir. D’autant que l’USFP a beaucoup perdu de son aura et a été laminé lors des dernières élections législatives.
Il ne faut surtout pas que Driss Lachgar compte sur Abderrahmane El Youssoufi pour panser des plaies très infectées. Ce grand militant, résistant, dur opposant et fin conciliateur, a depuis longtemps quitté la scène politique et ne s’affiche que rarement en public. On l’a vu à quelques rares occasions quand il a présenté ses mémoires ou quand il a fêté la montée du TAS en deuxième division avec les supporters du Hay El Mohammadi.
Il est clair qu’El Youssoufi et de nombreux militants sont aujourd’hui sidérés par ce qui est advenu d’un grand parti qui a traversé l’histoire du Maroc dans ses plus sombres péripéties. Les dirigeants et les militants de l’USFP ont connu la répression, l’enlèvement, l’emprisonnement et l’exil, voire la mort dans les geôles officielles et officieuses. Au lieu de choisir l’option révolutionnaire, l’USFP a opté pour la construction démocratique qui l’a mené droit vers une alternance qui n’a pas, hélas, duré le temps qu’il faut.