Les relations diplomatiques entre le Maroc et l’Union européenne (UE) sont sujettes à tous les scénarii, à en croire le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition de ce vendredi 12 janvier. En cause, la position personnelle exprimée mercredi dernier par l’avocat général de la Cour de Justice de l’Union européenne. Melchior Wathelet a publié un avis demandant l’annulation de l’accord de pêche signé entre le Maroc et l’UE en 2014.
Selon lui, «l’accord de pêche de l'Union européenne avec le Maroc devrait être déclaré invalide parce qu'il inclut le Sahara Occidental ». Depuis les européens se pressent d’agir pour éviter que l’avis de l’avocat n’affecte la décision de la Cour de justice relative au renouvellement de l’accord qui doit être annoncé le mois de mai prochain. C’est en tous cas ce qu’affirment des sources diplomatiques marocaine à Akhbar Al Yaoum.
La même source précise au journal que l’avis de Wathelet est «incompréhensible et contradiction» avec les positions politiques de l’UE tout en appelant les parties européennes «à se mettre d’accord entre elles en évitant de faire des sorties médiatiques différentes en deux jours». «Il est illogique que le lundi la commission européenne adopte la résolution visant à obtenir l’autorisation pour renouveler l’accord de pêche avec le Maroc et la présente au conseil de l’UE et le lendemain, l’avocat général européen signe un avis personnel appelant à l’annulation de l’accord», affirme la source cité par Akhbar Al Yaoum.
Toute la question est de savoir si l’avis de l’avocat peut causer une crise entre Rabat et Bruxelles. Une source au ministère des affaires étrangères affirme à Akhbar Al Yaoum que le dossier est suivi de près mais que le ministère ne fera aucune réponse officielle car il ne s’agit pas d’un avis officiel. «Commenter l’avis du personne c’est admettre qu’il a un impact, alors que c’est son avis personnel. Nous ne ferons aucun commentaire jusqu’à l’annonce de la décision finale de la cour de justice», affirme-t-il.
Cette situation tendue inquiète le gouvernement espagnol et les associations des pêcheurs qui craignent que les déclarations de l’avocat engendrent une crise causant le retard ou l’annulation de l’accord de pêche. Un tel scénario aura de graves répercussions sur des milliers de familles espagnoles vivant de la pêche dans les eaux maritimes marocaines.