«Il s’agit d’une position basée sur des considérations politiques et d’une tentative de politiser le processus juridique», affirme Me Pierre Legrand, bâtonnier, au sujet du verdict de la Cour de justice européenne (CJUE), attendu ce mardi, à propos de l’accord de pêche Maroc-UE. Et de préciser que le «Parquet général ignore profondément la loi internationale et les positions de l’Union européenne sur ses relations avec le Maroc». Aussi, indique le bâtonnier et juriste international, La Cour européenne «est-elle appelée à respecter ses compétences juridiques et à veiller au respect de la loi européenne, et non pas à se prononcer sur des conflits politiques», rapporte le quotidien Assabah qui cite ses propos dans son édition de ce mardi 27 février.
De même, la haute représentante de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, estime que «les conclusions du Parquet général restent un avis et non pas une décision juridique». D’autres experts pensent que la Cour de justice européenne ne se prononcera pas sur des affaires relevant des compétences des relations étrangères de l’Union européenne, «tout simplement parce que cela ne relève pas de ses prérogatives».
Pour sa part, le quotidien Akhbar Al Yaoum, qui se penche également sur ce sujet dans son édition de ce mardi, estime que toute décision de la Cour de justice de l’Union européenne contre le renouvellement de l’accord de pêche entre les deux partenaires aura des répercussions sur les relations diplomatiques entre Rabat et Bruxelles et impactera, ce faisant, la coopération dans d’autres domaines, notamment la lutte contre le terrorisme, le trafic de drogue et l’immigration clandestine.
Les sources du quotidien affirment que le ministre marocain des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita, s’est rendu à Bruxelles, à la veille de la prononciation de ce verdict dont nombre d’observateurs jugent, cepandant, qu'il sera «sans effet politique sur les relations entre le Maroc et l’Union européenne, en dépit des contraintes juridiques qu’il imposera».Les sources du quotidien ajoutent que le chef de la diplomatie marocaine rencontrera, ce mardi, la haute représentante de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, n’écartant pas la possibilité d’un débat autour du renouvellement de l’accord de pêche.