Le retard pris par le gouvernement d’El Othmani dans la publication du décret relatif à l’augmentation des allocations familiales a suscité une vague de colère au sein des syndicats. Selon des sources autorisées, les bureaux des centrales les plus représentatives ont tenu des réunions, au cours de la semaine dernière, juste avant le dernier conseil du gouvernement. Et pour cause, l’ordre du jour annoncé par le secrétariat général du gouvernement ne comportait ni l’approbation du décret précité, ni la mise en œuvre globale de l’accord social. Les syndicats ont considéré cet état de fait comme «un recul inacceptable, une trahison envers les fonctionnaires de la part du gouvernement et un manquement aux engagements contenus dans l’accord social».
Les mêmes sources estiment que le gouvernement El Othmani est «appelé à publier les décrets d’application de l’accord social avant la rentrée prochaine. Les centrales syndicales ont, en effet, entamé des rencontres sectorielles pour prendre des mesures d’escalade en signe de protestation contre la réticence du gouvernement à mettre en oeuvre la hausse des salaires et des allocations familiales malgré l’écoulement de trois mois après la signature de l’accord».
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du lundi 26 août, que les syndicats ne croient pas aux prétextes avancés par le gouvernement pour justifier ce retard: «L’Exécutif évoque les vacances de l’été et l’entame de l’élaboration de la loi de finances de 2020 pour expliquer la non-publication des décrets précités. Mais ce sont des allégations infondées qui ne justifient pas le retard pris dans la mise à exécution de l’accord signé à contrecœur par les syndicats qui ont émis des réserves sur plusieurs de ses termes», ajoutent les mêmes sources. La CNSS avait auparavant jeté la balle dans le camp du gouvernement quant au retard pris dans le versement de la hausse des allocations familiales.
La Caisse ajoute que la décision de la hausse des allocations de 200 à 300 dirhams par mois pour les trois premiers enfants à partir de juillet 2019 a été prise «au cours des travaux du conseil d’administration de la CNSS qui s’est réuni le 17 juillet dernier. Mais la mise en application de cette décision demeure tributaire de la publication d’un décret dans le BO par le gouvernement». Et les responsables de la CNSS de préciser qu’«un projet de décret a été préparé et soumis à l’autorité gouvernementale compétente qui le soumettra prochainement au conseil du gouvernement pour approbation».