Administration, au nom du citoyen !

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Pour le chef du gouvernement, l'administration n'est pas à 100% au service du citoyen.

Le 26/06/2013 à 20h44, mis à jour le 27/06/2013 à 17h20

"Il est anormal que l’administration ne soit pas au service du citoyen à 100%. Il faut la réformer le plus rapidement possible". C’est en ces termes très négatifs que le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, a répondu aux questions des députés lors de la séance mensuelle consacrée mercredi à sa politique générale. Il a vivement critiqué la lourde masse salariale qu’elle absorbe ainsi que son effectif pléthorique. Il a stigmatisé "la corruption, le clientélisme, l’absentéisme et la bureaucratie".

Le Maroc compte environ 900.000 fonctionnaires, selon des statistiques relayées par les médias. La plus grande part travaille pour l’Education nationale, l’armée ainsi que pour les ministères de l’Intérieur dont les collectivités locales et la police et les finances. L’Etat débourse pour les salaires quelque 100 milliards de dirhams par an, un fardeau très lourd par rapport à ceux d’Egypte (100 millions d’habitants) et de la Tunisie. Le chef du gouvernement a évoqué également la question des gros salaires, estimant que ces derniers dépassent de loin ceux accordés en Algérie.

Les axes de la réforme

"Les prestations de l’administration ne sont pas reluisantes. Il faut ramener la confiance perdue des citoyens envers leur administration. Il est impératif qu’elle écoute le citoyen", a-t-il martelé, indiquant que les efforts du gouvernement pour améliorer l’action de l’administration s’articulent autour de quatre axes : "la simplification et l’unification des procédures administratives, le renforcement de la décentralisation, la mise en place d’un système informatique généralisé -l’administration électronique- ainsi que la lutte contre la corruption à travers une stratégie nationale". "Une centaine de mesures ont été récemment simplifiées par les administrations. Quelques 70 mesures ont concerné directement le citoyen dans ses rapports quotidiens, le reste ayant été instauré au profit des entreprises et des investissements", a ajouté le chef du gouvernement.

Ce dernier a cité le cas d’un "corrompu qui a réussi à échapper récemment à la justice, en évitant la prison grâce à l’argent et qui est allé ensuite fêter avec ses collègues du travail ce comportement hors la loi. Je n’arrive pas à avaler l’attitude de ses collègues de travail qui savaient pourtant très bien que cet ami a commis un grave crime", a-t-il déploré en suppliant les corporations et les représentants des corps professionnels à défendre bien sûr leurs intérêts professionnels mais à ne pas encourager en défendant ces délinquants et ce type d’attitude.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 26/06/2013 à 20h44, mis à jour le 27/06/2013 à 17h20