L’affaire Aftati continue de secouer le landerneau politico-militaire. Et ce n’est surtout pas le gel de l’adhésion du député islamiste par le chef du PJD, Abdelilah Benkirane, qui va calmer les esprits. C’est que l’affaire -une visite de prospection aux frontières maroco-algériennes-, est d'autant plus sensible qu’elle touche la grande muette: l’armée. Al Massae, dans son édition de ce week-end des 6 et 7 juin, rapporte qu'«un colonel et un capitaine auraient été suspendus, deux commandants convoqués devant le conseil de discipline alors qu’un autre responsable sera déféré devant le tribunal militaire de Rabat pour avoir enfreint les dispositions militaires réglementaires».
«Ces mesures disciplinaires interviennent parallèlement à la mise en état d’alerte de l’armée, en raison de la tournée du chef suprême, chef d’état-major général des Forces armées royales, le roi Mohammed VI», relève encore Al Massae, ajoutant que le Général de corps d’armée Bouchaïb Arroub, Inspecteur général des FAR, commandant la Zone Sud, a donné des instructions fermes pour resserrer la surveillance autour des postes-frontières et des régions frontalières. Ordre a été donné d’y interdire l’accès à toute personne, quel que soit son rang, et d’établir des PV y compris pour des éléments de l’armée à leur entrée comme à leur sortie.
Et ce n’est pas tout. Par ailleurs, dévoile encore Al Massae, «un mouvement de mutations élargi au sein du commandement militaire basé aux frontières Est du royaume». Le journal évoque une reconsidération de fond en comble du mode de fonctionnement militaire dans la région de l’Oriental.
S’agissant de l’enquête ouverte au lendemain de la «visite» controversée d’Aftati sur le tracé frontalier, la question aurait été de savoir à quel point les dispositions militaires en vigueur sur place auraient été appliquées, indique également Al Massae. Il va sans dire que le statut de parlementaire ne donne pas à son auteur le droit d’accéder aux zones militaires surveillées.