L’affaire Aftati continue de faire des vagues, une semaine après le scandale qui a éclaté le 28 mai. Après la mise au placard du commandant régional de la Gendarmerie royale d’Oujda-Anjad, «le Général Hosni Benslimane opère un mouvement de mutations partiel», révèle Al Akhbar dans son édition de ce jeudi 4 juin. Ainsi, «Le Général a procédé, hier mercredi, à un mouvement de mutations urgent pour remplacer le commandant régional de la Gendarmerie royale d’Oujda-Anjad, Noureddine Nenachir, rappelé à l’administration centrale, à Rabat», dévoile encore le quotidien, en ajoutant que ce dernier a été remplacé par le commandant régional de la Gendarmerie royale de Taza, en raison de son ancienneté et son expérience en tant qu’adjoint au commandant régional d’Oujda-Anjad.«Ce poste devait être confié au commandant de la gendarmerie maritime de Tanger, le colonel Zeriouhi, du fait de sa compétence et sa droiture professionnelle, mais le haut commandement s’est ravisé à la dernière minute en raison des occupations de Zeriouhi qui assure des formations de haut niveau auprès des cadres de la Gendarmerie royale», rapporte Al Akhbar, sur la foi de «sources bien informées».
Reste à savoir qui va occuper maintenant le poste de commandant régional de Taza. Al Akhbar pense à l’adjoint au commandant régional de la Gendarmerie royale de Settat, en attendant qu’un remplaçant soit nommé à sa place.
Evoquant des bruits de couloirs au sein du ministère de l’Intérieur, le quotidien fait allusion à des sanctions prévues à l’encontre de hauts responsables, dont le wali d’Oujda-Anjad, Mhaïdia. A en croire le quotidien, ce dernier aurait été convoqué au siège du ministère de l’Intérieur pour être entendu sur les tenants et aboutissants de l’affaire Aftati.
Comme LE360 l’avait révélé en exclusivité, les faits remontent à jeudi 28 mai. Accompagné par un capitaine des Forces armées royales, le député PJD avait pris la direction du tracé frontalier avec l’Algérie et s'était présenté comme un ingénieur en radars, afin de traverser un premier barrage de contrôle. Dix kilomètres plus loin, arrêté pour un deuxième contrôle, il s'était vu contraint de révéler sa véritable identité. Devant l’insistance des soldats, qui souhaitaient en savoir plus sur les raisons de sa présence dans la zone, Aftati avait affirmé avoir été «envoyé par le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, pour une mission dont il ne pouvait révéler la nature».
L’intéressé reconnaît avoir «traversé deux barrages» pour s’enquérir de «l’avancement du chantier du mur de sécurité», qui sera érigé sur les frontières maroco-algérienne»! Monsieur Aftati a-t-il mesuré les conséquences de son acte en se risquant dans une zone proprement militaire? Un acte qui ne restera pas sans suite pour son auteur qui se voit déjà geler son adhésion au Parti au pouvoir, PJD.