La Chambre criminelle de la Cour d’appel de Fès a condamné, mardi dernier, le dirigeant du PJD Abdelali Hamieddine à 3 ans de prison ferme dans l’affaire de l’assassinat en 1993 de l’étudiant de gauche Benaïssa Aït El Jid près de l’Université Sidi Mohammed Benabdellah de Fès.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, rapporte dans son édition du jeudi 13 juillet, que ce jugement survient quatre ans et demi après le défèrement de ce dossier devant la Chambre criminelle. Le juge d’instruction avait clos l’enquête après avoir organisé une confrontation entre l’accusé et le témoin à charge, El Khemmar Haddioui. Le magistrat avait, alors, poursuivi Hamieddine en état de liberté provisoire pour «participation à un homicide volontaire avec préméditation».
Après trois heures de délibération et après la requalification de l’acte d’accusation en «coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner», la Cour a condamné l’accusé à trois ans de prison ferme. Le dirigeant islamiste a déclaré devant le tribunal qu’il «n’était impliqué ni de près ni de loin dans le meurtre de Benaïssa Aït El Jid et qu’il n’était pas présent sur les lieux du crime». Le témoin à charge, El Khemmar Haddioui avait déclaré auparavant devant la Cour que Hamieddine avait participé en compagnie des autres auteurs à l’assassinat de Mohamed Benaissa Ait El Jid.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia souligne que les ayants droit de la victime Ait El Jid, ses amis et sa défense ont exprimé leur satisfaction de la décision du tribunal, mais émettent de fortes réserves sur la durée de la peine d’emprisonnement. Ils soulignent toutefois qu’ils n’ont pas perdu espoir quant à la révision du jugement de première instance par la deuxième Chambre criminelle.
Rappelons que le défunt Ait El Jid a été victime, en 1993, d’une agression perpétrée par des étudiants islamistes après l’avoir débarqué, avec son ami El Khemmar, d’un taxi non loin de la cité universitaire Dhar Mahraz, qui a été le théâtre d’affrontements entre islamistes et militants de gauche. Ayant été violemment frappé à la tête par une bordure de trottoir, Benaïssa Aït El Jid décédera à l’hôpital quelques jours plus tard.
Malgré le choc provoqué par la condamnation de Hamieddine au sein du PJD, son patron Abdelilah Benkirane a demandé aux membres et responsables du parti de ne pas donner ou faire de commentaires sur ce verdict.