A un moment où la crise diplomatique bat son plein entre le Maroc et l’Espagne, le journal El Pais ne tarit pas d’éloges envers le ministremarocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte que le journal espagnol le plus lu (dans ses versions papier et électronique) a qualifié Bourita de la «main de fer de la diplomatie marocaine» avant d’ajouter plus loin «dans un gant de velours» en évoquant son calme olympien.
Le journal qui a consacré tout un article au ministre marocain indique qu’il est un homme qui parle avec une voix basse, très spéciale et presqu’inaudible, mais qui agit avec intelligence. Il jouit en plus, ajoute El Pais, de la confiance totale du roi Mohammed VI qui lui a confié ce ministère de souveraineté, directement chapeauté par le souverain.
C’est un négociateur redoutable, poursuit le journal espagnol, surtout lorsqu’il s’agit de la défense des intérêts stratégiques de son pays. D’ailleurs il a réalisé d’importantes percées diplomates parmi lesquelles on trouve, bien sûr, la reconnaissance de la marocanité du Sahara par les Etats-Unis.
El Pais rappelle que Bourita est un technocrate qui n’a pas de couleur politique contrairement à ses prédécesseurs. Il fut nommé par le Roi ministre des Affaires étrangères en 2017 et reconduit en 2019 tout en disposant d’importants pouvoirs, précise le journal.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte que l’un des collaborateurs de Bourita le décrit comme: «un homme infatigable qui peut vous solliciter à tout moment pendant les jours fériés ou tôt le matin». Ce collaborateur, qui le connaît depuis 30 ans, souligne que le ministre est connu pour son abnégation et veille à servir les autres et à satisfaire leurs demandes.
Il faut rappeler que Bourita maîtrise bien l’arabe, le français, l’anglais et comprend l’espagnol même s’il ne le parle pas. Ce fils d’un officier des FAR, qui est âgé de 52 ans, marié avec un enfant, a fait toutes ses études dans l’école publique et a passé près d’un quart de siècle au sein du ministère des affaires étrangères.
L’homme au caractère bien trempé s’était, quelques heures avant la visite de la ministre des affaires étrangères espagnole à Rabat juste après sa nomination, félicité de l’adoption des deux projets de loi relatifs à la délimitation des frontières maritimes du Royaume. Pourtant, souligne le journal El Pais, tout le monde savait que cette loi pouvait créer un chevauchement avec les eaux espagnoles dans les îles Canaries. Certes l’initiative souveraine du Maroc n’a pas été vue d’un bon œil par l’Espagne mais les deux ministres ont fini par s’entendre sur ce sujet.