Le juge d’instruction spécialisé dans les crimes financiers auprès de la Cour d’appel de Fès, Mohamed Touileb, entamera mercredi les auditions des prévenus dans l’affaire du complexe immobilier Badès, à Al Hoceima. Dans son édition du mercredi 4 février, Akhbar Al Yaoum rappelle les chefs d’inculpation contre les mis en cause : «dilapidation de deniers publics, escroquerie, faux et usage de faux…» Une commission mixte des ministères de l’Intérieur et des Finances a recensé pas moins de 18 irrégularités concernant les aspects administratifs et financiers du projet.
«Nous avons appris de sources bien informées que la première séance de l’instruction, qui intervient après un report des auditions décidé en novembre dernier pour assurer un bon déroulement des auditions, sera l'occasion d'une confrontation entre les deux principaux suspects, Alami et Ghannam, et le patron de la société ayant accompli les grands travaux du projet Badès», écrit le journal.
Les 18 irrégularités relevées par la commission mixte des ministères de l’Intérieur et des Finances feront l’objet de poursuites pénales de nombreux intervenants dans le projet. Akhbar Al Yaoum rapporte que 10 irrégularités ont trait à l’état du projet et l’avancement des travaux, avec toutes les failles ayant été constatées. Les 8 autres concernent notamment la cession de 35 lots de terrains à des privés, contrairement au protocole signé entre la CGI et le Groupe Al Omrane.
Rappelons que cette affaire avait éclaté quand le roi Mohammed VI, en visite à Al Hoceima, avait reçu une doléance d’un Marocain résident à l’étranger au sujet des appartements qu’il avait achetés à la CGI dans le cadre du projet «Madinat Badès». Le roi avait alors donné ses instructions pour qu’une enquête soit diligentée. Celle-ci a permis de mettre le doigt sur les irrégularités qui ont conduit à l'éviction de l’ancien directeur général de la CDG, Anas Alami, et de celui la CGI, Ali Ghannam.