Le Collectif pour la défense de l’indépendance de la justice a annoncé la tenue, vendredi 14 décembre, d'une conférence de presse à l'hôtel Idou Anfa, à Casablanca. L'objet de cette conférence est la sortie tonitruante du ministre d'Etat chargé des droits de l'Homme après la décision du juge d’instruction près la Cour d’appel de Fès de poursuivre Abdelali Hamieddine pour homicide volontaire suite au meurtre de l’étudiant Benaïssa Aït El Jid, en 1993, près la faculté de droit Dhar El Mehraz à Fès.
En défendant son collègue au Parti de la justice et du développement (PJD), Mustapha Ramid a remis clairement en cause l'indépendance de la justice. "On ne peut juger la même personne deux fois pour les mêmes faits, une fois qu'un jugement définitif a été prononcé", a-t-il argué dans un post sur sa page Facebook, ajoutant sur un ton toujours acerbe: "Un tel procédé n'honore guère notre pays et sert avant tout le nihilisme qui se donne, ainsi, la preuve d'avoir raison. Autant je suis en colère contre une telle bêtise, autant j'espère qu'une telle déviation va cesser lors de la prochaine étape judiciaire".
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Les propos de Ramid ont scandalisé plusieurs juristes. Et nombre d'entre eux se sont chargés de le remettre à sa place, argument juridiques à l'appui. La conférence du Collectif pour la défense de l’indépendance de la justice s'apparente justement à une mise au point, voire à un rappel à l'ordre.
Pour rappel, le Collectif pour l'indépendance de la justice regroupe l’Amicale Hassania des magistrats, l’Association marocaine des femmes juges, l’Association marocaine des magistrats chercheurs et l’Association marocaine des magistrats.