Le Parti de la justice et du développement (PJD) essayerait-il d’agir pour influencer le cours de la justice dans l’affaire Larbi Belcaid, maire de Marrakech, et celle de son premier vice-président, Younes Benslimane, poursuivis pour dilapidation de deniers publics? C’est l’interrogation soulevée par le quotidien Al Akhbar dans son édition du week-end des 1er et 2 février, suite au communiqué rendu public par le secrétariat provincial du parti de la Lampe à Marrakech. En effet, cette instance régionale du parti a acquitté les deux mis en cause avant même le démarrage du procès, tout en réitérant la solidarité du parti avec eux.
Ce communiqué, font remarquer les sources du quotidien, a suscité des polémiques. En effet, il a été rendu public juste après la décision du juge d’instruction près la cour d’appel de Marrakech, chargé des crimes financiers, de poursuivre les deux leaders du PJD pour dilapidation des deniers publics, après l’enquête de la police judiciaire de la ville, sous la supervision du parquet compétent.
Lors de l’enquête, précise le quotidien, Younes Benslimane, adjoint du maire, a affirmé qu’il était chargé par écrit par le président de la commune urbaine de la ville, Mohamed Larbi Belcaid, afin de passer les marchés relatifs aux préparatifs de la Cop 22, puisque la vice-présidente chargée des marchés publics, Amale Misra, était absente, sans autre précision à propos de cette absence. C’est ainsi qu’il avait chapeauté la passation de 49 marchés de gré à gré sans recourir à la formule des appels d’offres. Le budget global de ces marchés s’élève à 221.572.242.00 dirhams. Le vice-président mis en cause a fait savoir que c’est l’ancien wali de Marrakech, Abdelfetaf Lebjioui, qui avait demandé par écrit au conseil de la ville de ne pas recourir aux appels d’offres pour concrétiser rapidement les projets relatifs à l’aménagement des boulevards, les espaces publics et l’éclairage public dans le cadre des préparatifs de la cité ocre pour accueillir l’événement de la Cop 22.
Lors des investigations, rappelle le quotidien, la police judiciaire avait entendu cent entrepreneurs qui avaient bénéficié de ces marchés, l’architecte responsable des travaux et quatre fonctionnaires du conseil de la ville. Cette affaire avait éclaté suite à une plainte déposée par l’association marocaine de défense des droits de l’homme qui avait saisi par une citation directe le procureur du roi près la cour d’appel de Marrakech au sujet des dilapidations de deniers publics qui avaient entaché les marchés en question.