La commission d’enquête du Parlement européen n’est pas parvenue à trouver un lien entre les autorités marocaines et le logiciel espion Pegasus, ni des éléments de preuves pour étayer les accusations d’espionnage visant des ministres espagnols.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du lundi 14 novembre, que des médias espagnols ont indiqué que le parlement européen a été incapable de fournir des preuves sur la responsabilité du Maroc à espionner les téléphones du président du gouvernement espagnol et certains de ses ministres. Il faut rappeler que la justice espagnole avait décidé, en mai dernier, de suspendre l’enquête ouverte suite à la plainte déposée par le journaliste Ignacio Cembrero accusant le Maroc d’espionner son téléphone par le logiciel Pegasus.
Le parquet avait estimé qu’il n’y avait pas de «raisons suffisantes pour porter des accusations contre une ou plusieurs personnes en tant qu’auteurs ou complices». La commission d’enquête qui a été constituée par le parlement européen en mars dernier avait présenté, le mardi 8 novembre, un rapport préliminaire sur l’utilisation du logiciel Pegasus. Il est prévu que cette commission, qui comprend 38 parlementaires, présente officiellement son rapport dans les prochains jours.
Al Ahdath Al Maghribia rappelle que des allégations d’espionnage à travers le logiciel Pegasus ont été formulées à l’encontre des autorités marocaines l’accusant, à tort à, d’être responsables de l’infiltration des téléphones du chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez et des ministres de la Défense, de l’Intérieur et de l’Agriculture. Mais, ces accusations formulées par les organisations «Forbidden Stories» et «Amnesty» et relayées, à satiété, par le journal «Le Monde» n’ont jamais été établies faute de preuves claires et convaincantes.
Il faut rappeler que l’ancien secrétaire général de Podemos (parti espagnol) avait émis des doutes sur la responsabilité présumée du Maroc dans le piratage des téléphones via le logiciel Pegasus. Bien plus, il a accusé les services de renseignements espagnols d’avoir installé ce logiciel sur les smartphones des militants indépendantistes. Une accusation qui a été confirmée, indirectement, par le rapport de la commission d’enquête européenne qui a indiqué que l’Espagne était parmi les premiers pays européens qui ont espionné les hommes et les femmes politiques via ce logiciel. Le gouvernement espagnol n’a donné que peu d’informations sur le rôle qu’il a joué dans cette affaire en évoquant le secret d’État.