Affaires étrangères: "Sur 190 pays, le Maroc n’est représenté que dans 90!"

Le360

Le budget alloué au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, 2,4 milliards de dirhams, ne permet de couvrir que la moitié ou presque de la carte diplomatique internationale, selon une source du département Mezouar. Qui a dit que l’argent est le nerf de la guerre?

Le 30/09/2015 à 21h54

Sur la défensive, depuis l’onde de choc provoquée par le projet de la Suède de reconnaître la pseudo-«RASD», le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération (MAEC) tente quelques explications plus ou moins recevables.

A la question de savoir pourquoi le Maroc n’a pas d’ambassadeur en Suède, pas plus qu’en Slovénie, connue pour être aussi une «citadelle» polisarienne, ou plus encore dans les pays Baltes, une source autorisée au ministère des Affaires étrangères lâche cette révélation tonitruante : «Sur 190 pays membres des Nations unies, le Maroc n’est représenté que dans 90» !

Plus de la moitié donc des pays où le Maroc est absent diplomatiquement, ce qui n’est évidemment pas pour servir les intérêts du royaume, avec à leur tête la première cause nationale, le Sahara marocain. Par ricochet, ce vide pathétique profite largement au lobby algéro-séparatiste qui ne lésine sur aucun moyen pour faire accréditer ses ragots mensongers auprès des décideurs et des tissus associatifs de ces pays.

Faut-il s’étonner si ces pays cultivent aujourd’hui l’amalgame entre la cause palestinienne, juste et légitime, et «celle» d’une entité terroriste, séquestrant, depuis maintenant plus de quarante ans, sur un sol de non-droit, Tindouf, dernier vestige de la tristement célèbre époque stalinienne, une population privée de tout ?

Du droit à disposer d’elle-même, celui-là même revendiqué, du haut de son hypocrisie, par un front qui lui a confisqué jusqu’au droit au mouvement, à plus forte raison le droit de s’exprimer et de dire ce qu’elle pense.

Est-il besoin de rappeler que, dans la majorité de ces pays, le Maroc est associé à une «force d’occupation», voire un «agresseur» du soi-disant «peuple sahraoui», en lui imputant des «violations humanitaires» imaginaires, au mépris du processus de développement exemplaire mis en place par le royaume, passant pour un modèle régional de progrès et de démocratie.

«Pas de moyens pour une représentation digne du Maroc» !

Mais passons, car il y a un énorme vide à occuper et du temps à rattraper pour rectifier le tir. Et cela passerait, selon la source du ministère des Affaires étrangères, par une révision à la hausse du budget de ce département clé du royaume. Le budget alloué est de 2,4 milliards de dirhams ! Une «misère», quand on se rendrait compte que plus de la moitié de ce budget, 1,4 milliard, est affectée à «l’armée» des salariés du département, alors que le reste irait à «la gestion des ambassades et autres consulats, entre autres charges».

Cela dit, le manque de moyens devrait-il servir de prétexte pour que certains diplomates, ou ce qui en tiendrait lieu, se complaisent dans cette passivité déconcertante, face à une partie adverse aguerrie qui, en dehors de quelques bureaux que l'on peut compter sur les doigts de la main, ne compte (heureusement d’ailleurs) aucune représentation diplomatique ?!

Le problème est-il dans le manque de moyens (matériels, s’entend) ? Ou dans l’absence de bons interlocuteurs capables de négocier, de convaincre et défendre dignement la cause nationale ?

Notre source veut bien admettre un «déficit de communication» chez nos diplomates, mais «ce ne sont pas les compétences qui manquent», argue-t-elle.Bel argument! Seulement voilà, ces compétences ne sont pas mises en avant ...

Par Ziad Alami et Mohamed Chakir Alaoui
Le 30/09/2015 à 21h54