Le Maroc et l’Afrique du Sud se préparent à amorcer une nouvelle phase de leur coopération, une coopération fondée sur le partage d’expérience entre deux pays ayant atteint un important niveau de développement, a dit le roi Zwelithini, qui entame, mardi 13 mars, une visite au Maroc où il devra prendre part au Forum mondial de Crans Montana, prévu du 15 au 20 mars dans la ville de Dakhla.
Qualifiant d’«historique» son déplacement dans le Royaume, le roi Zwelithini a souligné que le Maroc et l’Afrique du Sud sont bien positionnés pour asseoir les bases d’une coopération solide qui sera avantageuse pour l’Afrique toute entière.
«Nous devons travailler ensemble pour offrir un meilleur lendemain aux nouvelles générations d’Africains», a-t-il dit, soulignant que Rabat et Pretoria sont appelés à renforcer leurs échanges dans de nombreux domaines de grande importance, dont l’éducation, l’agriculture et l’industrie.
Le transfert technologique et de compétences est un autre secteur dans lequel les deux pays sont appelés à travailler ensemble, a-t-il dit.
«Nous vivons dans une ère où d’importants changements s’opèrent, une ère marquée par des défis de taille pour toute l’Afrique», a dit le souverain zoulou, soulignant que le continent a besoin de développement.
Pour relever ces défis, l’Afrique a besoin des efforts de ses grandes nations, a-t-il souligné, appelant à l’unité des rangs africains et à rompre avec les divisions afin d’aider le continent à prendre son destin en main.
La coopération et l’intégration économique demeurent la clé pour l’avenir de l’Afrique, a martelé le roi Zwelithini, insistant sur le fait que son pays et le Maroc se préparent à entamer une nouvelle page de leur relation.
«Je pars au Maroc avec un message d’amitié du peuple sud-africain au peuple marocain», a-t-il dit.
Emettant le souhait de voir sa visite au Maroc contribuer aux efforts visant le renforcement des relations entre les deux pays, le roi Zwelithini a souligné que le retour du Maroc au sein de l’Union africaine (UA) ouvre un nouveau chapitre prometteur pour tout le continent.
«Je dois féliciter l’UA suite au retour du Maroc, un membre important de la famille africaine», a-t-il indiqué, soulignant que ce retour est de nature à favoriser une coopération accrue entre Rabat et Pretoria au sein de l’organisation panafricaine.
«Nous devons travailler ensemble pour un avenir meilleur pour l’Afrique», a-t-il dit.
Le souverain zoulou n’a pas manqué de mettre en avant les progrès réalisés par le Maroc dans tous les domaines, des progrès qui ont fait du Royaume une destination de choix pour les investisseurs étrangers.
Il a fait savoir, dans ce contexte, que de nombreux investisseurs sud-africains souhaitent investir au Maroc.
Certains de ces investisseurs ont déjà fait leur entrée sur le marché marocain, a-t-il dit, notant que les opérateurs économiques sud-africains ne cachent pas leur intérêt pour le Maroc et souhaitent tirer profit des avantages qu'offre le Royaume.
Les investissements sont le meilleur moyen de renforcer les relations entre les pays, a encore indiqué le souverain zoulou, ajoutant: «on ne peut pas investir dans un pays avec lequel nous ne souhaitons pas avoir de bonnes relations».
Il a, dans ce contexte, mis en avant la position du Maroc en tant que porte d’entrée en Afrique, y compris pour l’Afrique du Sud. «De nombreuses opportunités s’offrent pour le Maroc et l’Afrique du Sud», a-t-il ajouté, notant que les communautés d’affaires des deux pays sont capables de créer les synergies nécessaires pour une coopération économique mutuellement avantageuse.
Il s’est, d’autre part, dit convaincu qu’énormément de projets verront le jour entre le Royaume et la nation arc-en-ciel, appelant à l’ouverture de lignes aériennes directes entre les deux pays pour faciliter les échanges.
Le souverain zoulou est le plus influent des monarques dans la région d’Afrique australe, sa juridiction s’étendant sur près de 12 millions de personnes. Principale ethnie du pays originaire de l’est de l’Afrique du Sud, les Zoulous représentent plus du cinquième de la population sud-africaine.
Si l’Afrique du Sud postapartheid est une République, l’article 12 de sa Constitution reconnaît plusieurs chefs traditionnels, dont dix rois.
Descendant du roi Chaka Zulu, fondateur de la nation zouloue au début du XIXe siècle, le roi Zwelithini jouit d’un grand prestige parmi ses sujets. Il est considéré comme un facteur important de stabilité en Afrique du Sud.