Agadir: un député-maire PJDiste crée un lotissement sauvage, les autorités publiques interviennent

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Revue de presseKIosque360. Le wali de la région Souss-Massa a décidé de poursuivre en justice le parlementaire islamiste, Ramadan Bouachra, pour infraction à l’urbanisme. Le promoteur aurait bénéficié indûment d’une autorisation de construire délivrée par le président du conseil municipal, son frère au PJD.

Le 27/08/2020 à 22h07

Le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit a donné le feu vert au wali de la région Souss-Massa pour poursuivre en justice Ramadan Bouachra, le parlementaire et président de la municipalité de Dchira-Jihadia pour infractions à l’urbanisme. Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du vendredi 28 août, que l’élu PJDiste avait procédé à la construction d’un lotissement en violation de la loi sur un terrain appartenant aux domaines.

Les autorités publiques étaient, par le passé, intervenues pour arrêter les travaux d’excavation et saisir des engins et des bulldozers se trouvant sur ce chantier. Selon des sources autorisées, le wali de la région de Souss-Massa aurait déposé une plainte contre le parlementaire auprès du parquet qui a chargé la police de diligenter une enquête.

Toujours selon les mêmes sources, les enquêteurs auraient déjà entamé leurs investigations en attendant d’auditionner toutes les parties concernées par ce dossier, y compris le président du conseil municipal (PJD) qui a donné au parlementaire l’autorisation de construire.

Il faut rappeler que le wali avait adressé un avertissement au parlementaire avant d’ordonner l’arrêt des travaux d’excavation dans le lotissement précité après avoir constaté des défauts de construction et des violations de la loi d’urbanisme.

Le quotidien Al Akhbar rapporte que l’élu islamiste aurait bénéficié d’une nouvelle autorisation signée par le président du conseil municipal, lui aussi PJDiste, et ce après l’expiration du délai légal de trois ans nécessaire pour la construction d’un lotissement. Pourtant, la loi stipule qu’en cas de dépassement de ce délai, le promoteur devra déposer un nouveau dossier et suivre les procédures juridiques en vigueur.

Mais le parlementaire n’avait pas respecté cette procédure en recevant l’autorisation de construire de la part des services du conseil municipal en violation de la circulaire conjointe diffusée récemment par le ministère de l’Intérieur et celui de l’habitat. Bien qu’il ait écopé d’un avertissement de la part des autorités locales, le parlementaire a poursuivi les travaux de réalisation dudit lotissement résidentiel et touristique.

Ce qui a poussé les autorités à investir le chantier, arrêter les travaux et saisir les engins jusqu’à la régularisation de la situation juridique. Les contrôles avaient été renforcés après qu’une commission centrale du ministère de l’Intérieur avait relevé des infractions dans le projet «Taghazout» et décidé la démolition de plusieurs bâtiments.

Par Hassan Benadad
Le 27/08/2020 à 22h07