L’affaire fait l’ouverture de la Une du quotidien Al Massae pour son édition de ce jeudi 5 mars. On y lit que la BNPJ (Brigade nationale de la police judiciaire) a convoqué 11 responsables à la direction régionale de l’Agriculture de Chaouia-Ouardigha (basée à Settat, chef-lieu de cette région) pour les auditionner concernant des dysfonctionnements qui auraient entaché de grands projets ayant bénéficié d’un budget global de 320 millions de dirhams. Selon les sources d’Al Massae, l’essentiel de ces projets n’a jamais vu le jour malgré les gros financements alloués par le Fonds du développement agricole (FDA). Les mêmes sources affirment que lesdits responsables auditionnés aujourd’hui par la section de répression des crimes financiers et économiques (relevant de la BNPJ) n’ont rien dévoilé sur le sort réservés aux fonds qui ont été mis à leur disposition. Les enquêteurs se basent dans leur mission sur une série d’audits menés par l’inspection générale du ministère de l’Agriculture et dont la teneur serait des plus accablantes pour les responsables régionaux du département d’Aziz Akhannouch.
Un témoin gênant ?Mais, plus que les missions d’enquête et d’audit dépêchées sur place à Settat par le ministère, les responsables locaux de ce département ont été montrés du doigt par un ex-fonctionnaire. Ce dernier, explique Al Massae, a porté plainte pour dilapidation de deniers publics contre ses anciens chefs et collègues. Au Parquet de la Cour d’appel de Settat, il aurait même fourni des preuves sous forme de documents compromettants. Quant à la BNPJ, ses enquêteurs auraient épluché des tas de documents relatifs à plusieurs marchés passés dans des conditions opaques, sans parler de juteux chantiers dont la réalisation aurait été confiée à des proches en violation des règles de transparence devant encadrer ce genre de procédures.
Le FDA a été mis en place en 1986. Quand Aziz Akhannouch a atterri au ministère de l’Agriculture, il a voulu en faire l’une des locomotives de sa stratégie globale et, plus tard, du Plan Maroc Vert en particulier. Mais voilà que ce fonds prend l’eau, sérieusement, et rien qu’à la région Chaouia-Ouardigha, l’un des principaux greniers du royaume.