Au moment où les pays européens pansent encore les plaies du coronavirus et affrontent une récession économique sans précédent, l’Algérie ne s’est pas gênée pour demander à l’UE une énième aide humanitaire en faveur de ses milices armées du Polisario. Une demande qui a suscité l’ire des députés qui, au sein du Parlement européen, se sont interrogés sur l’utilité de fournir des aides à un mouvement séparatiste qui dispose d’une armée et d’un arsenal militaire dont l’entretien nécessite des moyens financiers colossaux. Une situation ubuesque qui a poussé le député européen Ilhan Kyuchuk à interpeller Josep Borelli, le haut représentant de l'Union pour les Affaires étrangères.
Le membre du groupe centriste Renew Europe a mis l’accent sur le paradoxe entre l’organisation par le Polisario d’un défilé militaire coûteux en présence de délégations étrangères et sa persistance à demander des aides annuelles à l’UE, voire à solliciter la hausse de cette contribution humanitaire: «Les dirigeants du Polisario profitent constamment de la situation humanitaire précaire dans les camps de Tindouf pour attirer l’attention de l’UE sur le sort de cette population», poursuit le député Kyuchuk qui se demande si la Commission européenne est au courant de cette situation surréaliste.
D’autant, ajoute le même intervenant, que l’UE avait enquêté et relevé le détournement de ces aides. Sans oublier que l’Algérie a toujours refusé le recensement de la population des camps de Tindouf, malgré les multiples appels du Conseil de sécurité de l’ONU. Du coup, Kyuchuk a demandé à l’UE de prendre toutes les mesures nécessaires pour contrôler la destination de ces aides et éviter la dilapidation de l’argent des contribuables européens.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mercredi 3 juin, que la députée européenne Frédérique Ries s’est, pour sa part, intéressée à la situation catastrophique dans les camps de Tindouf, en cette période de crise sanitaire. Les personnes atteintes par le coronavirus sont soumises à un confinement inhumain dans des chambres isolées, révèle la députée qui indique que la responsabilité de la protection des habitants des camps de Tindouf incombe à l’Etat algérien qui les accueille sur son territoire.
Frédérique Ries s'est également demandé si l’autorité exécutive européenne était au courant de la situation sanitaire inquiétante qui prévaut dans les camps de Tindouf et si elle disposait de données sur la propagation du coronavirus dans cette région. Frédérique Ries s’est de même posé la question de savoir si la Commission européenne avait évoqué ce sujet avec les autorités algériennes. La députée a interpellé l’UE sur les mesures à prendre pour que l’Algérie garantisse la sécurité sanitaire de la population dans les camps, en l’absence des équipements nécessaires pour prendre en charge les personnes infectées par le coronavirus.