Tous les programmes de soutien social initiés par le gouvernement n’ont été que la mise en oeuvre des directives royales. Quiconque prétend le contraire ne mérite pas d'être écouté. Cela sonne comme une mise au point de la part du président du RNI, en réponse à une récente sortie de l’ancien chef du gouvernement, dans laquelle il vantait ses réalisations sur le plan social. Aziz Akhannouch insiste: «Le gouvernement n’a fait que suivre les orientations royales et les partis politiques ont contribué à enrichir le débat».
Dans un meeting organisé samedi 23 février à Dakhla, en marge d’une réunion du bureau politique du RNI, le président du parti a affirmé que c’est le roi qui a donné ses instructions pour la mise en place d’un Registre social unifié (RSU), écrit le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition du lundi 25 février. Et ce, parce que «les aides doivent aller à ceux qui en ont besoin et non à ceux qui votent pour nous ou qui nous auront aidé». C’est également le souverain qui a donné ses orientations au gouvernement pour s’intéresser aux couches vulnérables, c’est lui qui a donné ses instructions pour mettre en place le RAMED et, en juillet de l’année dernière, pour en corriger les dysfonctionnements.
Toujours selon Akhannouch, poursuit le journal, c’est également sur initiative royale qu’a été lancé le fonds de solidarité social qui verse des aides directes aux veuves. Le Plan Maroc Vert, le programme Halieutis, sans lequel les marins pêcheurs n’auraient jamais eu droit à une couverture médicale, découlent également d'une initiative royale.
C’est une précision qu’il fallait faire avant de passer aux positions du parti sur les questions d’actualité. D’abord, le nouveau modèle de développement. Sur ce point, Akhbar Al Yaoum affirme que le RNI est le premier parti à avoir soumis son mémorandum au cabinet royal. Le journal rappelle à ce sujet que les partis de la majorité s’étaient entendus pour présenter un mémorandum commun. Le chef du gouvernement en a décidé autrement, préférant élaborer un document au nom du gouvernement. Ce qui donné lieu à un différend au sein de l’Exécutif et de la majorité sur la question. En conséquence, chaque parti a décidé de présenter sa propre vision. Le gouvernement, lui, n’a toujours pas finalisé son texte.
Le deuxième point évoqué par le chef de file du RNI est le cas des agents des académies régionales de l’enseignement et de la formation (AREF), plus connus sous le nom d'«enseignants contractuels», qui viennent d’observer une grève nationale. Après avoir rappelé que le ministère a décidé de les rattacher aux AREF, qui sont des établissements publics, tout en leur garantissant l’intégralité de leurs droits, le RNI a appelé le gouvernement à ouvrir un dialogue avec eux. Il faut arriver à un accord qui ne mette pas en cause le souci du ministère de garantir un meilleur déploiement des cadres enseignants au niveau de chaque région, insiste Aziz Akhannouch.
Toujours dans le domaine de l’enseignement, le président du RNI n’a pas esquivé la question de la langue d’enseignement. Après avoir regretté que le projet de loi-cadre n’ait pas encore pu dépasser le cadre du débat en commission, il a tenu à se montrer franc et direct. «Ceux qui sont contre l’enseignement des matières scientifiques et techniques en langues étrangères ne veulent pas que le Maroc avance», a-t-il assené. Partant de sa propre expérience, le RNI rejette les déclarations du secrétaire général de l’Istiqlal et de l’ancien patron du PJD qui s’opposent à l’enseignement de ces matières dans une langue qui ne soit pas l’arabe.
En effet, lors d’un sondage réalisé par le RNI à travers le pays lors de la préparation de sa proposition du nouveau modèle de développement, les Marocains interrogés ont insisté sur l’enseignement comme priorité et, ensuite, sur l’enseignement des langues étrangères. Le parti ne fait que porter leurs voix au Parlement. Cependant, insiste son président, cela ne veut pas dire que le RNI met en cause la place que la Constitution a réservée aux deux langues officielles du pays, mais il défend l’ouverture sur d’autres langues étrangères.