Les cas d'adultère, même si l'infidélité conjugale tourne mal, sont souvent casés par les médias dans la rubrique des faits divers au Maroc et ailleurs, et l’affaire suit ensuite son cours juridique normal, sans bruit. C’est ce qui devait se passer dans le cas de Mohamed Baâssou, arrêté dernièrement en flagrant délit d’adultère à Meknès et accusé plus tard, après enquête, de traite d’êtres humains. Mais, son association Al Adl Wal Ihssane, en mal d’arguments pour défendre son dirigeant, a recouru à la formule selon laquelle «la meilleure défense réside dans l’attaque».
La manœuvre a commencé par une victimisation dans le but d’éveiller la souffrance des autres et provoquer des émotions et de l'apitoiement sur le sort de l’accusé, et générer par ailleurs de la solidarité. C’est à ce propos que des membres de la Jamaâ ont organisé des mouvements de protestation, avant de passer à l’étape suivante, celle de brandir la théorie du complot, fait remarquer le quotidien Al Ahdath Al Maghrbia dans son édition du mardi 15 novembre.
«Pour soutenir l’accusé, des partisans de la Jamaâ ont devancé les avocats de la défense du mis en cause, allant même jusqu’à mettre à profit la science fiction», écrit le quotidien. Dans ce sillage, s’étonne le journal, un site londonien a évoqué une théorie du complot, en pointant du doigt «l’Etat profond» d’avoir monté ce scandale de toutes pièces dans le but de salir l’image de l’Association.
Alors que le fait divers, rappelle le quotidien, avait commencé par l’interpellation en flagrant délit d’outrage public à la pudeur dans le quartier Toulale à Meknès, avant que l’enquête ne révèle l’adultère et plus tard la traite d’être humains. Ce que l’expertise effectuée sur le téléphone de l’accusé a révélé et confirmé. «Les preuves retenues contre le mis en cause sont accablantes, alors que le site londonien n’évoque pour preuve ultime «le non-lieu» et le refus supposé de l’épouse légitime de Mohamed Baâssou de poursuivre son mari pour adultère», affirme Al Ahdat Al Maghribia.
L’enquête a révélé de lourds chefs d’accusations qui tombent dans la case de traite d’êtres humains. Et le quotidien de s’interroger sur le fait qu’«au 21ème siècle, à l’ère des technologies et des avancées de la science pénale et le recours aux traces numériques comme preuves matérielles pour affirmer ou infirmer, il y a encore certains qui considèrent qu’un dossier de débauche et d’adultère serait une affaire d’Etat».