"Nous allons demander la création d'une commission relevant soit de la Chambre des députés, soit de la Chambre des conseillers", a déclaré El Omari ce mardi soir, lors de l'émission "Daif Al Aoula". Il a indiqué que son parti comptait aussi porter plainte contre le gouvernement pour manquement à ses devoirs, au vu des divers projets non réalisés.
A noter que le PAM n'est pas le premier parti politique à avoir réclamé la création de cette commission sur Al hoceima, l'Istiqlal ayant déjà fait une demande, restée sans suite, à la Chambre des représentants. Visiblement très tendu, Ilyas Al Omari a accusé Abdelilah Benkirane et les membres de son gouvernement d'avoir failli à leur mission dans la province d'Al Hoceima. "Nous voulons savoir pourquoi ils ont signé des accords de développement sans mettre à exécution leurs engagements. Ils ont menti au roi, à la population, ils doivent rendre des comptes".
Le chef du PAM a particulièrement visé les ministres de l'Habitat et de la Santé. A propos de Nabil Benabdellah, il a ironisé en affirmant que le ministre siégeait au gouvernement depuis "le siècle dernier".
Une tension entre les deux hommes est née quand Nabil Benabdellah a affirmé récemment, lors d'une émission sur Medi1TV, que, dans le Rif, "El Omari faisait partie du problème et non de la solution". "Son département n'a versé aucun sou depuis 2015 quand il s'est engagé à financer des projets à El Hoceima". "J'ai fait l'erreur de n'avoir pas parlé dès le début de la crise en octobre dernier", a encore déclaré le patron du parti du Tracteur, faisant endosser au gouvernement précédent la responsabilité du retard pris dans l'ouverture du dossier d'Al Hoceima. Ilyas El Omari n'a cependant pas été convaincant quand l'animateur lui a rappelé que le PAM dirigeait 23 communes parmi les 30 que compte la province d'Al Hoceima. Mais il a dressé un sombre tableau de la situation des régions du pays. "La crise ne se limite pas à Al Hoceima, elle est présente dans d'autres régions", a-t-il affirmé avec pessimisme. Il a d'ailleurs qualifié de "poltrons" les partis politiques pour n'avoir pas eu l'audace de descendre à Al Hoceima et de jouer leur rôle de médiateurs en instaurant un dialogue avec les citoyens. Il a oublié de préciser que parmi ces partis, figure également le PAM qu'il dirige.