Onze Sahraouis en provenance de Tindouf se sont vu interdire l’accès, dimanche 27 décembre, au port de Ghazaouet à Tlemcen où ils devaient embarquer à destination du sud de l’Espagne. Se présentant à l’entrée dudit port à bord de leur voiture, il leur a été demandé de produire leurs documents de voyage par les services de douane algériens.
Une procédure douanière somme toute banale pour quiconque voudrait quitter ou entrer dans un territoire souverain. Les voyageurs, voulant vraisemblablement «réveillonner» en Espagne, ne se sont pas fait prier pour produire lesdits documents et embarquer ainsi à bord du ferry qui devait les emmener à l’autre bout de la rive méditerranéenne où ils devaient oublier, le temps d’un réveillon, le calvaire d’une vie miséreuse dans les camps de Lahmada Tindouf.
Sauf que les autorités algériennes étaient d’un tout autre avis. Un simple contrôle des documents de voyages, et voilà que tout tombe à l’eau. Les 11 Sahraouis, tous à la fleur de l’âge, ont été envoyés «paître» à Tindouf ! En guise d’explication, ils se sont vu signifier que leur passeport portait un cachet de la «RASD» comme preuve de la traversée de leur voiture des frontières algériennes.
Le maudit cachet de la «RASD» n’avait donc pas lieu d’être apposé sur un document de voyage algérien, pour la simple raison que la «RASD» n’est pas reconnue comme étant un «Etat».
Le site «Al Mostakbal sahraoui», qui affirme avoir été approché par les 11 malheureux aventuriers, dénonce un chantage sonnant et trébuchant de la part des douanes algériennes. Selon les aveux des plaignants, des éléments des douanes algériennes auraient demandé aux postulants un pot-de-vin de 100 euros chacun pour les laisser embarquer vers l’Espagne.
Dans un cas comme dans l’autre, l’histoire nous édifie sur le double jeu des autorités algériennes. Alger a été le premier pays au monde à reconnaître la pseudo-«RASD» en 1976. Elle le crie depuis sur tous les toits au nom de ce fameux «droit des peuples à l’autodétermination». Mais cette profession de foi devient vaine dès lors qu’elle est mise à l’épreuve des faits. Et tant qu’à parler des faits, il y en a un qui ne saurait être démenti: Alger continue d’instrumentaliser la souffrance des séquestrés à la seule fin de nuire aux intérêts du Maroc. Quant à la corruption des autorités algériennes, cela relève de la vérité de La Palisse.