Trois jours après l’explosion d’Aïn Defla, et son cortège de victimes déplorables parmi le personnel civil, aucune précision officielle de la part du ministère algérien de la Défense n’a été communiquée. Pire encore, le département du général-major Gaïd Saleh aurait menti sur le nombre des victimes, évoquant seulement 4 au lieu des 9 victimes civiles de cette tragédie venant remettre sur le tapis le problème de la sécurité des installations militaires algériennes, notamment les plus sensibles.
L’incident, qui est survenu dimanche dernier dans l'après-midi dans un atelier de fabrication de cordeaux détonants, a été entendu à plusieurs kilomètres à la ronde, avait dévoilé la wilaya d’Aïn Defla, sans donner plus de détails sur cette explosion.
Idem pour le département de Gaïd Saleh, vice-ministre de la Défense et chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), d’habitude volubile quand il s’agit de vanter les «exploits» de son armée. Le général-major s’est contenté d’un communiqué laconique dans lequel il a promis «une enquête pour connaître les raisons exactes de ce drame» survenu dans un endroit relevant du ministère de la Défense.
Le drame d’Aïn Defla, où une quinzaine de soldats inoffensifs avaient été tués l’été dernier par des jihadistes d’Aqmi, survient quelques jours seulement après le déclenchement d’un incendie dans l’usine Enie de Sidi-Bel Abbes. Un incendie dont l’origine n’a pas été élucidée non plus, suscitant ainsi des inquiétudes sur la capacité de l’armée algérienne à sécuriser ses installations militaires.
Des inquiétudes encore plus sérieuses et légitimes quant à la capacité du voisin algérien à sécuriser aussi et surtout ses installations nucléaires, dont le site d'Aïn Ousserra, édifié à 250 km au sud d'Alger et dont l'existence n'a été découverte qu'en 1991 par les satellites américains.